Variations Wittig

17h30-18h30, Forum

Pour Antigone

Une chorégraphie de Mathilde Monnier, filmée par Valérie Urréa 

Parce que la tragédie grecque ne mettait pas en scène des personnages mais des forces, des tensions, des chocs et des formes particulières de désirs, la danse et les chœurs y tenaient une place essentielle. La force du non d'Antigone, figure même de la désobéissance qui refuse jusqu'à l'impasse et, au prix de sa vie, la loi des hommes pourrait-elle alors se manifester autrement que par des intensités de corps qui échappent à eux-mêmes ? En rendre compte pour une chorégraphe comme Mathilde Monnier, c'est retrouver les ressorts et le sens même du tragique au sein d'un contexte culturel et social actuels. En l'occurrence, confronter, loin de toute illusion de métissage conciliant, des lectures corporelles et musicales d'Antigone interprétées magistralement par des artistes africains et occidentaux. Deux univers qui, se tenant en respect, ne cessent de mesurer leurs différences et leurs écarts pour inventer l'espace fragile où ils pourraient se rencontrer en nous.

19h00, Grande salle

Antigone Adrift

Performance de Maria José Contreras

19h30-21h15, Grande salle

Variations Wittig

Une performance dialoguée

Entre performance et dialogue décalé, Variations Wittig se présente comme une conversation « en canon » entre Anne F. Garréta et Laure Murat sur l’œuvre de Monique Wittig, selon un dispositif ludique et inédit, dont le principe est dévoilé au début de la rencontre. L’échange s'articule autour de cinq thèmes-clés : « répétition et différence », « négation », « Proust », « Antigone », « Histoire », auxquels chacune des intervenantes ajoute une sixième notion surprise – comme un joker.

En amont de la performance dialoguée, Ilana Eloit présente l’effacement de la pensée de Monique Wittig en France, notamment dans le contexte du MLF (Mouvement de libération des femmes). Fruit d’une enquête historique et théorique, cette histoire, longtemps restée impensable et inaudible en France, demeure essentielle pour comprendre les vicissitudes de la réception de l’œuvre de Wittig comme son retour en force ces dernières années, ainsi que la difficile politisation de l’hétérosexualité dans le féminisme.

Ilana Eloit est professeure en études de genre à l’Université de Genève. Titulaire d’un doctorat de la London School of Economics, ses recherches portent sur l’histoire des mouvements lesbiens, les théories féministes/queer, l’historiographie queer ainsi que sur l’œuvre de Monique Wittig.

Laure Murat, écrivaine et historienne, est professeure à UCLA. Elle a consacré l’une des premières thèses à l’École des hautes études en sciences sociales aux études de genre, publiée sous le titre La Loi du genre. Une histoire culturelle du « troisième sexe » (Fayard, 2006). Elle prépare actuellement une biographie de Monique Wittig.

Anne F. Garréta est une romancière française et professeure de recherches de littérature et d’études romanes à la Duke University à Durham aux États-Unis. Elle est l’autrice de Sphinx, Ciels Liquides ou encore Dans l’béton. En 2002, elle reçoit le prix Médicis pour son roman Pas un jour, et est présidente du jury depuis 2023.   

21h30-23h30, Grande salle

The Stuart Hall Project

Un film inédit en France de John Akomfrah, 2013