Hans Poelzig

Cette exposition est consacrée à l'architecte Hans Poelzig qui fut l’un des principaux acteurs de l’expressionnisme allemand des années vingt, et a fait œuvre d’architecte et de décorateur de théâtre et de cinéma.

Comme Peter Behrens, il appliqua la leçon de l’éclectisme à l’architecture industrielle et à l’habitation. Rationalité et sentiments, primitivisme et esprit baroque, objectivité technologique… sont liés dans une œuvre que le public français est invité à apercevoir à travers plus de soixante-dix dessins. […]

Poelzig appartient à la génération des « pères » de l’architecture moderne. Il fut le dernier grand éclectique du siècle passé, le premier du nôtre. En lui, culture et faculté créatrice, raison et sentiment, primitivisme et baroque, objectivité technologique et nouvelle objectivité expressionniste se réunissent. [ …]

En 1920, il mettait une frontière entre ces deux termes : l’utile, c’est-à-dire la forme technique, est transitoire ; le beau, c’est-à-dire la forme d’art, est éternel. […]

Poelzig était Poelzig. Il ne faisait partie d’aucun courant, ne se laissait pas entraîner par les modes, disaient ses partisans. En réalité, personne mieux que lui, ne savait sentir les époques, et réunir les extrêmes.

L’architecture était pour Poelzig le portrait de la vie humaine, « brisée et pleine de crevasses, vacillant entre les contrastes, inégale ». Et pourtant il attendait de ces contrastes plus que la liberté artistique, ce qu’il appelait « la musique pure des pierres ».

Extrait de F. Borsi et G.K. König, L’Architecture de l’expressionnisme, cité dans CNAC magazine, n°35, 15 septembre-15 novembre 1986