Exposition / Musée
Christian Dotremont
Logogrammes
12 oct. 2011 - 2 janv. 2012
L'événement est terminé
Le Centre Pompidou consacre une exposition aux « Logogrammes » de Christian Dotremont : « Ce que je fais en somme, c'est exagérer la naturelle liberté de l'écriture », résumait l'écrivain et artiste belge (1922-1979) à propos de cette pratique qu'il inventa en 1962. Soixante-dix « dessins de mot » sont exposés pour la première fois en France.
Le Centre Pompidou consacre une exposition aux Logogrammes de Christian Dotremont : « Ce que je fais en somme, c'est exagérer la naturelle liberté de l'écriture. » Ainsi l'écrivain et artiste belge Christian Dotremont (1922-1979) résumait-il la pratique du logogramme, dont l'invention par lui en 1962 constitue une saisissante illustration des relations entre art graphique et littérature. Pour la première fois dans un musée français, le Centre Pompidou rassemble soixante-dix logogrammes sélectionnés parmi les plus beaux et les plus importants dans plusieurs collections publiques et privées belges et françaises. À cette occasion, il dévoile un fonds récemment enrichi par la remarquable donation de Pierre et Micky Alechinsky.
Né à Tervuren, près de Bruxelles, Dotremont, entre très tôt en contact avec les surréalistes belges. Après un séjour à Paris sous l'Occupation durant lequel il rencontre artistes et écrivains, il fonde en 1947 le groupe « surréaliste révolutionnaire », puis l'année suivante à Paris avec Appel, Constant, Corneille, Jorn et Noiret le groupe « international d'art expérimental » Cobra. Dotremont rencontre Pierre Alechinsky en 1949 avec lequel il collaborera souvent à des œuvres à deux pinceaux. Deux ans plus tard, Dotremont reçoit une bourse de l'Institut danois pour étudier l'art populaire de ce pays. C'est à Copenhague qu'il rencontre celle qui sera épisodiquement sa compagne et lui inspirera de nombreux écrits, poèmes et logogrammes. Atteint de tuberculose, Dotremont fait l'expérience du sanatorium, à Silkeborg, en compagnie d'Asger Jorn. Il relate ce séjour dans son roman La Pierre et l'Oreiller publié chez Gallimard en 1955. Peu après, il fait son premier voyage, déterminant, en Laponie finlandaise, où la contemplation des paysages immaculés a sa part dans l'invention du logogramme.
Recherchant « l'unité d'inspiration verbale-graphique », Dotremont propose « des dessins de mot, des peintures de langage », habituellement tracés avec vigueur à l'encre noire et au pinceau sur des feuilles de papier blanc aux formats variables. Les logogrammes sont des poèmes, écrits en état de grande spontanéité, dont les éléments scripturaux, lettres de l'alphabet, chiffres arabes, ponctuations, se dégageant de la norme graphique, se trouvent « distordus, dynamisés, rendus méconnaissables ». Pour préserver la signification de ces nuées de signes, à la lisibilité menacée, Dotremont reporte toujours le poème, l'aphorisme ou le petit dialogue, souvent humoristique, au crayon au bas de la feuille, d'une fine écriture d'écolier. En 1976, lors de l'un de ses nombreux séjours en Laponie, Dotremont est accompagné de Caroline Ghyselen, qui photographie logoneiges et logoglaces tracés avec un bâton dans « l'immense papeterie qu'est l'Extrême-Nord ».
Présentation de l'exposition, par Christian Briend, conservateur du Musée national d'art moderne
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis