Jean-Yves Jouannais : L'Encyclopédie des guerres

Entrée « Joug », extrait :

« Les consuls, à demi nus si on peut dire, passèrent les premiers ; les officiers ensuite, à commencer par les grades les plus élevés, subirent tous l'humiliation ; puis ce fut le tour des légions, l'une après l'autre. Les ennemis en armes les environnaient, ne leur épargnant ni les insultes ni les sarcasmes. Beaucoup d'épées étaient pointées sur eux ; certains furent blessés ou tués parce que leur expression, jugée trop fière dans cette situation, avait déplu au vainqueur. Après être passés sous le joug, sous les yeux de l'ennemi (c'était sans doute le plus pénible pour eux), ils sortirent du défilé, comme s'ils remontaient des enfers et voyaient alors pour la première fois la lumière du jour ; pourtant cette lumière, pour eux qui voyaient l'armée ainsi humiliée, fut aussi triste que la mort. »
(Tite-Live, Histoire romaine, Livres VI à X, « La conquête de l'Italie », trad. A. Flobert, Éd. GF-Flammarion, Livre IX).

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