Alberto Magnelli

Cette exposition est consacrée aux collages et ardoises du peintre italien Alberto Magnelli. Trente-cinq collages de 1938 à 1964 et environ trente ardoises de 1937 à 1942, tous provenant de musées français et étrangers ainsi que de collections privées, y sont présentés.

Si l’on connaît bien désormais la trajectoire très particulière de la peinture de Magnelli, d’abord reconnu pour l’œuvre qu’il développa de 1937 à sa mort en 1971, bien qu’il fut dés 1915 l’un des pionniers de l’abstraction, ses collages et ses ardoises n’ont à ce jour rencontré qu’une audience confidentielle.

Lorsqu’en 1936, Magnelli aborde le collage, il en propose une version inédite aussi éloignée du papier collé cubiste que du collage surréaliste. C’est en peintre abstrait en effet qu’il aborde cette technique, soucieux des rapports de matière et de formes que permet la juxtaposition d’éléments choisis ou découpés. On est loin avec ces œuvres de ce « défi à la peinture » qui était pour les surréalistes le propre du collage.

C’est à Grasse que furent pour la plupart réalisées, de 1940 à 1943, les ardoises. Peintes à la gouache ou à la tempera sur des ardoises d’écolier dont la bordure de bois forme cadre, ces œuvres permettaient à Magnelli, à une époque où toiles et peintures à l’huile se faisaient rares, de visualiser nombre d’idées de tableaux qu’il réalisera après-guerre. Dès 1936, pourtant, Magnelli, séduit par ces tableaux miniatures avait commencé à utiliser les ardoises, témoignant là encore de cette fantaisie et de cet humour que ne laissent guère percevoir l’austérité de sa peinture. C’est aujourd’hui, en contrepoint à celle-ci, le jardin secret du peintre et la dimension humaine de l’artiste qu’il nous est donné pour la première fois de découvrir.

D’après le communiqué de presse