Spectacle / Concert
Cosmopolis #1 Collective Intelligence / Musique comme savoir
Collectivité, transmission et improvisation
18 oct. - 18 déc. 2017
L'événement est terminé
La musique classique africaine irrigue une majorité des nouvelles formes musicales du siècle dernier ; jazz, blues, soul, samba, tango et bossa nova au R&B, rock, funk, hip-hop, techno et house. En collaboration avec le collectif Moorish Elements, Cosmopolis présente Musique comme savoir : collectivité, transmission et improvisation, une programmation de performances explorant certains aspects de la recherche artistique récente, à travers la musique africaine et ses diasporas.
Il y a une conscience renouvelée du savoir encodé dans ces formes musicales et un besoin de le comprendre à travers l’écoute de la musique elle-même (plutôt qu’à travers sa traduction en productions académiques). Chimurenga, plateforme éditoriale du Cap présentée dans l’exposition a effectué un travail important de recherche et de programmation dans ce domaine. La Rebuild Foundation à Chicago, créée par l’artiste Theaster Gates, s’inscrit également dans la même dynamique, ainsi que sa collaboration musicale avec The Black Monks of Mississippi. Gates sera présent dans le cadre de la programmation de Musique comme savoir le 1er décembre.
Musique comme savoir : collectivité, transmission et improvisation s’engage à rendre visible cet héritage, avec ses racines dans les harmonies hautement complexes du bassin du Congo et dans des mélodies et rythmes du Sahel infléchis par l’Islam. Les musiques classiques d’Afrique ont généré de multiples formes de musique dont les avatars continuent à se démultiplier aujourd’hui, faisant rarement l’objet d’une retranscription écrite, qui nécessite une écoute des autres et un fonctionnement en communauté.
Kémi Bassene du collectif Moorish Elements affirme : « Le musicien classique africain fait de la musique comme il se rêve. Il réduit ainsi les temps de pause entre une réalité et des conditions sociales ou naturelles. Il ritualise en s’élargissant vers d’autres médiums pour codifier un passé encore proactif. »
Le poète et théoricien Fred Moten évoque l’improvisation comme le point de départ pour comprendre l’esthétique noire. Il souligne la relation de cette pratique avec l'intelligence collective et la transmission du savoir, une relation au travers de laquelle le collectif transcende les limites de l’individu : « tout ce que nous sommes est une improvisation collective. »
Bassene enchaine : « Avec le jazz, c’est l’âge de raison, l’âge de l’élévation spirituelle, l’âge de la noblesse esthétique. Le jazz est également une ouverture vers l’autre et un improbable voyage en soi à travers le son pour découvrir des territoires non encore explorés. Il va mener une « politique de respectabilité » pour défendre la reconstruction spirituelle des populations noires à travers la musique. La médecine artificielle qu’y représente l’artiste pour une société en quête de diagnostics et de solutions face à ses problèmes aura un rôle de médiation esthétique. Elle ne l’applique plus pour magnifier l’espoir mais pour défier la peur et le cloisonnement social. Le jazz, mère du hip-hop avait bien compris cet élargissement de la réalité. La musique devient ainsi un cas pratique de la poétique de la mesure et de la démesure. Elle sera spontanée et insolente. »
Quand
tous les jours sauf mardis