Exposition / Musée
Gary Hill
25 nov. 1992 - 24 janv. 1993
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée à l’artiste vidéaste américain Gary Hill.
Pour sa première exposition personnelle, sont présentées sept installations vidéo réalisées entre 1988 et 1992. Que vaut une image ? Les mots qui l’accompagnent ? Quelles interactions s’opèrent entre vision et langage ?
Lorsque l’on regarde la télévision, on se rend très vite compte que les images qui défilent ne sont jamais perturbées par le commentaire ; il les accompagne d’une façon certes distante, mais les authentifie, marquant ainsi la présence réelle de l’homme à côté de ces images. […] L’œuvre de Gary Hill consiste à mettre en relation l’image et le son sur l’image (le bruit, le bruissement, la langue - le plus souvent, le texte écrit et, ici, lu) à confronter le langage à la réalité qu’il est censé représenter. Et cette réalité – cette vision – n’est que le fruit d’un regard déterminé et partiel, l’apparence de la réalité, que le langage tente de recouvrir. [ …]
Dans Site Recite, l’artiste filme une série d’objets que le regard du spectateur pourrait presque toucher, mais qui, par d’astucieux montages, lui échappent constamment. Dans le même temps, un texte élaboré est dit par une voix off. Au fond, c’est autant l’objet physique (sa forme, son volume…) qui échappe au spectateur, que la façon adéquate de le nommer […]. Texte littéraire ou philosophique, lorsqu’ils n’expriment plus l’image, la rendent muette, sans monde à qui parler ou qu’elle pourrait entendre.
La dernière installation vidéo de Gary Hill est d’ailleurs muette. Dans Tall Ships, le spectateur est plongé dans une pièce rectangulaire, éclairée seulement par des personnages qui lui apparaissent sur les murs […]. En fait, c’est nous qui regardons des images, qui cherchons une réponse à un geste familier, qui cherchons du langage devant ce que nous reconnaissons comme partie de nous-mêmes, puisque c’est de nous qu’il s’agit, de nos diverses représentations, que nous ne comprenons pas, telles des sculptures animées […].
D’après Christophe Marchand-Kiss, Le Magazine, n°72, 15 novembre 1992-15 janvier 1993
Quand
tous les jours sauf mardis