Tous en scène

Minnelli ou le peintre de la vie rêvée, tel était le titre d'un article de Jean-Paul Török et Jacques Quincey, publié dans le spécial n°50 de « Positif » (mars 1963).

En ces années-là, Vincente Minnelli incarnait, pour la revue, la quintessence de l'ouverture à l'imaginaire et la reconnaissance d'une parenté artistique commune : le surréalisme. Fred Astaire et Cyd Charisse, dans le ballet policier de Tous en scène, avaient fait la couverture du numéro 12 ; révélée au moment où naissait la revue, la danseuse représentait alors une icône de l'érotisme cinématographique, aux côtés de ses contemporaines Marilyn Monroe et Kim Novak.

Plus d'un demi-siècle plus tard, à l'occasion de la rétrospective du Centre Pompidou, « Positif » revisite l'œuvre de Minnelli, dont l'univers à la fois rutilant et tourmenté, fait l'objet d'un important dossier dans la livraison de décembre 2004.

« Cyd Charisse et Fred Astaire ne savent pas encore qu'ils s'aiment, le spectateur non plus d'ailleurs. Ils se promènent en copains dans un parc et soudain, elle fait un pas un peu différent des autres. Il y a quelque chose de mystérieux et de fascinant dans ce pas légèrement traînant qui fait passer de légers frissons dans le dos. D'autres pas, encore plus aériens, suivent ; le couple danse, simplement, doucement, comme d'autres font la causette. Sa robe blanche devient éclosion d'espoir, ses jambes mènent au bonheur. Nous avons compris ; ils ont compris. Ils s'aiment ; leur amour est immense, leur corps le crie. Ces silencieux hurlements érotiques sont les moments les plus graves et les plus éblouissants du cinéma. » Ado Kyrou, Note sur l'érotisme des films dansés, « Positif » n° 12

Tous en scène

The Band Wagon de Vincente Minnelli

États-Unis / 1953 / 112' / coul. / vost français et allemand avec Fred Astaire / Cyd Charisse / Oscar Levant / Nanette Fabray / Jack Buchanan / James Mitchell / Robert Gist / Thurston Hall / Douglas Fowley

Tony Hunter, vedette sur le déclin, accepte de jouer dans une comédie musicale écrite par ses amis Lester et Lily Marton. Ils associent au projet Jeffrey Cordova, metteur en scène à la mode et un brin mégalomane qui insiste pour que la partenaire de Tony soit une ballerine classique, Gabrielle Gerard, malgré les craintes de Tony que leurs styles ne puissent s'accorder. La première est un désastre, aussi décident-ils de remonter la pièce en confiant la mise en scène à Tony.

Ce film est présenté en copie neuve.

Projection présentée et suivie d'une discussion avec Yann Tobin et Alain Masson de la revue « Positif ».