L'Automate et la grâce

Par ses contraintes inexorables, la musique de Franco Donatoni révèle les processus créatifs inconscients ; par « l'automate », l'expression. Il rencontre ici son Autre inconciliable, Salvatore Sciarrino. L'artisanat furioso, l'affolante densité du premier face à l'« Arte Povera » sonore, le lyrisme au bord du silence. Eloignés en tout, séparés d'une génération, ces deux figures italiennes auront exercé une influence considérable sur les jeunes compositeurs. Dans cette antinomie - l'épiphanie ou le processus, la matière ou le matériau - la création de Stèles d'air de Jérôme Combier, œuvre d'envergure pour ensemble et électronique, trouve toute sa place.

"Et l'avantage qu'auraient ces automates sur des danseurs vivants ? L'Avantage ? D'abord un avantage négatif, mon excellent ami, je veux dire celui de ne jamais être affecté » « La grâce apparaît simultanément et de la façon la plus pure, dans la constitution d'un corps humain ne possédant aucune conscience ou bien alors une conscience infinie, c'est-à-dire le pantin articulé ou le dieu. » Heinrich von Kleist, Sur le théâtre de marionnette (1810)

Avant-Première "Images d'une œuvre": Stèles d'air de Jérôme Combier

Un court documentaire réalisé par Pierre Nouvel présenté juste avant le concert revient sur la naissance de l'œuvre. La projection se prolonge par une discussion entre le réalisateur qui a suivi le processus de création, ses invités et le public. Une collation est offerte au public avant le concert du soir. en présence de Jérôme Combier. 26 octobre 2007, 19h, Ircam, studio 5, entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation du billet du concert.