Débat / Rencontre
Le travail, l'interprétation. Esthétique, théorie, pratique
Rencontres scientifiques
18 oct. 2004
L'événement est terminé
Que ce soit pour l'instrumentiste ou pour le musicologue, la question de l'interprétation est au centre de tous les enjeux de la vie musicale et le rôle de l'interprète, que ce soit sous la figure du Maestro ou celle du grande traditore, a toujours été fondamentale dans la définition des esthétiques musicales. L'interprétation, c'est pour ainsi dire ce qui nous rend la musique contemporaine.
Que ce soit pour l'instrumentiste ou pour le musicologue, la question de l'interprétation est au centre de tous les enjeux de la vie musicale et le rôle de l'interprète, que ce soit sous la figure du Maestro ou celle du grande traditore, a toujours été fondamentale dans la définition des esthétiques musicales. L'interprétation, c'est pour ainsi dire ce qui nous rend la musique contemporaine.
Il y a donc un paradoxe à ce que cette thématique, dans la sphère francophone, ne fasse l'objet que de très peu d'investigations scientifiques.
Ce colloque souhaite, en prologue aux troisièmes rencontres internationales d'épistémologie musicale qui seront consacrées à ce thème, combler cette lacune et amorcer une réflexion sur un sujet majeur des études musicales.
Que produit une interprétation ?
Quels types de discriminations musicales sont en jeu ?
Déchiffrage, lecture, segmentation, annotation, geste, respiration, projection dans le temps, mettent en jeu et en forme autant de jugements analytiques.
L'interprétation est d'abord un travail : travail d'un interprète qui répète sa partition, production fragile de musique dans le moment d'exécution au concert, mais aussi interprétation comme travail de l'œuvre - œuvre au travail -, comme relecture d'une tradition, comme reconfiguration des rapports entre notations musicales et oralité, entre intimité du texte et extériorité.
Comité scientifique
Jean-Michel Bardez, Jean-Marc Chouvel, Nicolas Donin, Marta Grabocz, Michel Imberty, Hugues Vinet.
Organisation
Ircam - Centre-Pompidou, Université Marc Bloch (Strasbourg 2) et Société française d'analyse musicale (SFAM)
PROGRAMME
L'interprétation : la musique en contexte et en situation ?
Quels cadres conceptuels permettent de rendre compte de l'interprétation à l'œuvre ? Il s'agira de poser à partir du travail de l'interprétation musicale des problèmes habituellement définis par la musicologie à partir de la seule partition. Le statut de l'œuvre se trouverait ainsi pensé dans les formes de son effectuation. De quelle analyse l'interprétation est-elle alors le signe ?
Intervenants : Michel Imberty (Université Paris X-Nanterre), Alessandro Arbo (Université Strasbourg 2), Amanda Bailey (Université de Wolverhampton).
Analyse musicale et interprétation : quelles méthodes, quels outils, pour quels enjeux ?
L'interprète n'est-il pas un analyste ? Non seulement il doit dé-chiffrer la partition (la lire, la décoder, la segmenter), mais les exécutions qu'il génère sont productrices de jugements sur la physionomie de l'œuvre, sur sa structuration, son sens. Ces jugements en acte ne reflètent-ils pas une analyse musicale implicite ? Quels dispositifs, quelles théories permettent de les expliciter ? On se réfèrera en particulier aux travaux récents de la musicologie anglo-saxonne.
Intervenants : John Rink et Nicholas Cook (Université de Royal Holloway, Londres), Marta Grabocz (Université Marc Bloch, Strasbourg 2), Eric Clarke (Université de Sheffield), Nicolas Donin (Ircam).
Gestes et postures : comment analyser l'activité de l'interprète ?
Comme beaucoup d'autres activités humaines, le travail de l'interprète est marqué par un engagement du corps qui ne se laisse pas réduire à ses traces sonores. La musique ou la musicalité n'y sont pas données d'avance : comment rendre compte de la totalité du processus dans lequel la performance s'insère ?
Intervenants : François Delalande (Ina-GRM), Jean-Marc Chouvel (SFAM), Rémy Goasdoue (musicologue), Hyacinthe Ravet (Université Paris-Sorbonne, Paris IV), Jacques Theureau (Ircam-CNRS) (sous réserve).
Pratiques de lecture et d'écriture : genèses du sens.
Que prescrit une partition ? Entre définition du résultat sonore et encodage du geste qui le produit, l'écriture musicale donne prise à des modes d'appropriation composites (de la lecture à l'annotation ou à la transcription). Comment les traditions d'interprétation définissent-elles la limite entre le texte et son dehors, configurant ainsi la relation avec un destinataire ?
Intervenants : Rémy Campos (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris), Damien Ehrhardt (Université Marc-Bloch, Strasbourg 2), Fabien Lévy (compositeur), Pierre-Emannuel Lephay (Université Marc-Bloch, Strasbourg 2), Jean-Michel Bardez (SFAM).
Quand
10h - 18h