Adieu Philippine

Adieu Philippine de Jacques Rozier / 1961 / 106' / nb avec Jean-Claude Aimin i/ Yveline Cery / Stéfania Sabatini / Davide Tonelli /

Vittorio Caprioli

Premier long métrage de Jacques Rozier, présenté à Cannes en 1962 par Jean-Luc Godard et François Truffaut.

" Quiconque n'aura pas vu Yveline Cery danser un cha-cha-cha les yeux dans la caméra ", terrorise Godard, " ne pourra plus se permettre de parler de cinéma sur la Croisette. " Et un des films fondateurs de la Nouvelle Vague.

Le film devient un peu l'emblème de ce mouvement lorsque Eric Rohmer, alors rédacteur en chef des " Cahiers du Cinéma ", choisit une photo de Adieu Philippine en couverture du numéro spécial des Cahiers consacré à la Nouvelle Vague.

Le scénario : Juliette et Liliane sont deux amies inséparables. Aucun flirt ne résiste à leur terrible complicité. Dans la vie, Michel est cableman à la télévision française. Dans quatre mois, il partira au service. En 1960, partir au service, c'est partir à la guerre en Algérie.

Cette vérité est occultée pour bon nombre de français. L'idée initiale de Adieu Philippine, c'est la coupure de la France en deux parties dans le courant des années 50 : Les Français dans leur ensemble découvrent les séductions de la civilisation de consommation : automobiles, réfrigérateurs, machines à laver. Les jeunes de 20 ans découvrent l'imminence de leur départ à la guerre. La prise de conscience par tous de la réalité de cette guerre ne va avoir lieu qu'à l'extrême fin des années 50.

Le film tourné en 1960 ruse avec une censure étriquée et imbécile : Pas une seule fois le mot " Algérie " n'est prononcé. La scène finale du départ de Corse en bateau sous un soleil écrasant et de l'adieu aux " philippines "

évoque un autre départ de bateau.

Le tournage a lieu avec des méthodes proches du cinéma néo-réaliste italien : équipe légère et mobile, caméra souvent tenue à la main , pas de son synchrone (les systèmes légers d'enregistrement du son en direct n'existent pas encore) donc post-synchronisation de tout le film.

Samedi 3 novembre, 20h30

Vendredi 16 novembre, 20h30

Samedi 24 novembre, 15h