Rencontre
La communauté des morts et des vivants
Felwine Sarr, Alice Diop, Faustin Linyekula et Dorcy Rugamba
02 nov. 2025
02 nov. 2025

À l’occasion de cette deuxième rencontre, il est question de penser une communauté des morts et des vivants. Selon Felwine Sarr, envisager ces communautés c’est aussi élargir les espaces de la « communalité » à ceux qui ne sont plus là et qui pourtant nous fondent et demeurent en relation avec nous. Aux côtés de la réalisatrice Alice Diop, du danseur et chorégraphe congolais Faustin Linyekula et du metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba, il s'agit de penser le rapport aux absents, à la mémoire et à l'oubli.
Alice Diop
Après un master en histoire et un DESS en sociologie visuelle, Alice Diop intègre l’atelier documentaire de la Fémis. En 2017, elle obtient le César du meilleur court métrage pour son film Vers la tendresse, puis est doublement primée à la Berlinale 2021 pour son film Nous. En 2020, elle initie La Cinémathèque idéale des banlieues du monde, programme questionnant la représentation des périphéries à travers l’image en mouvement, porté par les ateliers Medicis à Clichy-Montfermeil et le Centre Pompidou. Son premier long métrage de fiction, Saint Omer, est sélectionné en compétition officielle à la Mostra de Venise 2022, où elle obtient le Lion d’argent et le Lion d’or du futur ; et en 2023 le César du meilleur premier film et le César du scénario original. En parallèle de son activité au cinéma, elle enseigne à Harvard en tant que professeure-artiste invitée et investit le monde du théâtre et de la performance. En 2023, le Festival d’Automne lui consacre une Carte blanche intitulée Reformuler au Centquatre-Paris, pour laquelle elle invite de nombreuses artistes. Elle y présente notamment une première lecture du Voyage de la Vénus Noire, qu’elle met en scène en 2025.
Faustin Linyekula
Danseur, chorégraphe et metteur en scène, Faustin Linyekula vit et travaille à Kisangani en République démocratique du Congo. Après une formation littéraire et théâtrale, il s’installe à Nairobi en 1993 et cofonde en 1997 la première compagnie de danse contemporaine du Kenya, la compagnie Gàara. De retour à Kinshasa en 2001, il crée une structure pour la danse, le théâtre, le cinéma et la musique : les Studios Kabako. Il est l’auteur d’une quinzaine de pièces qui sont présentées sur plusieurs scènes et festivals à l’international. Parmi ses nombreuses collaborations, figurent une mise en scène pour La Comédie-Française (Bérénice, 2009) et une création pour le Ballet de Lorraine (La Création du monde, 1923- 2012). Il est invité pour la première fois au Festival d’Automne à Paris en 2009, où il présente notamment Histoire(s) du Théâtre II en 2020 au Théâtre de la Ville – Les Abbesses. Pour son travail, il reçoit plusieurs prix, dont la Soros Arts Fellowship en 2018.
Dorcy Rugamba
Dorcy Rugamba est un auteur, acteur, danseur et metteur en scène rwandais. Premier prix d’art dramatique du Conservatoire royal de musique de Liège, il a d’abord été formé aux arts de la scène par son père Cyprien Rugamba, écrivain, chorégraphe, compositeur et conservateur de musée. Installé entre Bruxelles et Kigali, il est co-auteur de Rwanda 94 présenté en 1999 au Festival d’Avignon. Dorcy Rugamba est aussi l’auteur de la pièce Bloody Niggers, du spectacle chorégraphique Planet Kigali et de l’opéra Umurinzi qu’il a créé pour la cérémonie officielle de la 25e commémoration du génocide des Tutsi. En octobre 2020, au Théâtre du Châtelet à Paris, il entame une collaboration avec Abderrahmane Sissako pour la mise en scène de l’opéra Le Vol du Boli sur une musique de Damon Albarn. Il signe en février 2024 la direction artistique de la première édition de la triennale d’art de Kigali.
À partir de Hewa Rwanda – Lettre aux absents (éd. JC Lattès), le comédien, auteur et metteur en scène Dorcy Rugamba donne vie à un extrait de cet ouvrage, trente ans après le génocide au Rwanda.
Tous les ans, Dorcy Rugamba revient à Kigali dans la maison de sa famille : il y a toujours du lierre sur les murs, des callas et des langues de feu sur la terrasse, le palmier et le papayer à l’entrée, le Mont Jali au Nord, le Mont Kigali au Sud. Mais pendant des années, ce retour a été impossible.
Dans ce livre, qui est tout à la fois une lettre d’amour pour ceux qui ne sont plus, un hymne à la vie, une part du culte des ancêtres, Dorcy Rugamba s’adresse à son père, à sa mère, à tous les absents. Il dit ce qu’il a vu et appris auprès d’eux, l’enfant et le jeune homme qu’il était, le temps qu’il a fallu après, pour accepter l’inacceptable. Il se tient au plus près des absents, il honore leur mémoire et leur vie, il explore le monde d’avant pour dire sa beauté et sa poésie, et s’interroge : Comment traduire en mots ce qui est hors de portée ?
Rencontre avec Felwine Sarr, Alice Diop, Faustin Linyekula et Dorcy Rugamba
Modérée par Francesca Corona et Mathieu Potte-Bonneville
La rencontre est précédée par le spectacle Hewa Rwanda,Lettre aux absents
Auteur : Dorcy Rugamba
Interprètes : Dorcy Rugamba et Majnun
Création musicale : Majnun et Akasha
Production : RAI – Rwanda Arts Initiative (Rwanda)
La Charge du Rhinocéros (Belgique)
Régisseur : Jules Niyonkuru
Conseil en production : Ellen Dennis (États-Unis)
Diffusion : La Charge du Rhinocéros (Belgique)
Avec le soutien de Wallonie Bruxelles Internationale (WBI)
5€
Où
Quand
02 nov. 2025
15h30 - 18h© Dominique Houcmant - Goldo