Exposition
En voyage
MuMo × Centre Pompidou
19 janv. - 6 juin 2025
19 janv. - 6 juin 2025

Du 19 janvier au 6 juin 2025, le MuMo x Centre Pompidou, réalisé avec la Fondation Art Explora et le ministère de la Culture, fait circuler l’exposition « En voyage », avec une vingtaine d’œuvres issues de la collection du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou. Pendant cinq mois, il sillonne la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée, à la rencontre de 10 000 visiteurs.
Le voyage est une source d’inspiration pour les artistes depuis l’antiquité et contribue au processus créatif. L’art est influencé par les voyages, et les voyages sont, à leur tour, modifiés par l’art. Les artistes voyageurs contribuent à documenter et diffuser des images de lieux lointains. Leurs interactions avec d’autres artistes et leurs expériences au cours de leurs voyages nourrissent leurs expérimentations graphiques et artistiques. Le désir de franchir les frontières imprègne les histoires que nous racontons pour donner un sens au monde, des grandes épopées à la science-fiction, des carnets de voyage à la découverte de soi.
Les voyages ont toujours favorisé la circulation des idées. Dès le 16e siècle, de jeunes artistes européens viennent se former à Rome. Le Grand Tour, à destination de l’Italie, initié par les anglais dès le 17e siècle, s’étend aux passionnés, collectionneurs et écrivains, influant sur l’évolution du goût en Europe. Plus tard, la multiplication des fouilles archéologiques incite à la découverte de l’art dans le monde et devient un motif central au 18e et 19e siècle pour les voyageurs romantiques. Stendhal, agenouillé à la Basilique Santa Croce de Florence, pris de vertiges devant la beauté de ce qu’il voit, vit une expérience autant réjouissante que troublante inaugurant le syndrome qui a pris son nom. Les artistes vont étudier dans d’autres villes, contribuant à l’émergence de foyers de création artistique particuliers : Paris au début du 20e siècle, New York et les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
Avec l‘essor du tourisme au 20e siècle, les visites des sites artistiques se développent en même temps que les moyens de transports, qui deviennent plus rapides et moins couteux. Les voyages à titre personnel ou dans les tours organisés incluent désormais des étapes dans des musées et sites artistiques de renom qui ont vu leur affluence se multiplier dans les dernières décennies. Certains ont été profondément modifiés par les flux touristiques, et nombreux sont les visiteurs accablés par la foule avec laquelle ils doivent partager une expérience de découverte. Les œuvres aussi voyagent de plus en plus comme le démontre cette exposition.
Le voyage implique depuis toujours des objets. Les souvenirs trouvés ou achetés, les photographies, les croquis, les peintures capturent l’expérience de la visite, de la découverte. L’artefact de voyage le plus reconnaissable de ces 150 dernières années est sans doute la carte postale, qui traverse les frontières pour partager l’expérience vécue.
La plupart des voyages auxquels nous pensons impliquent de se déplacer physiquement d’un endroit à l’autre, mais les voyages virtuels depuis notre fauteuil, qui se déroulent dans l’esprit, traversent aussi le temps et les cultures, facilités par les livres et les œuvres d’art. Les frontières s’étendent au point que certains se projettent déjà dans le tourisme spatial.
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À consulter aussi
Ruth Barabash, Planète, 2002
© Adagp, Paris, 2025. Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. GrandPalaisRmn