Untitled (Color)
[2000 - 2001]
Informations détaillées
Artiste |
Jim Hodges
(1957, États-Unis) |
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Titre principal | Untitled (Color) |
Date de création | [2000 - 2001] |
Domaine | Dessin | Collage |
Description | Diptyque |
Technique | Partitions musicales découpées et collées sur papier |
Dimensions | 69 x 268 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 2002 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2002-286 |
Analyse
L’Américain Jim Hodges développe depuis le début des années 1990 un travail original basé essentiellement sur le dessin, qu’il effectue sur le papier, mais aussi dans des installations et des sculptures apparaissant comme des dessins dans l’espace. Ses thèmes sont la vanité, la fragilité, la disparition, la nature, l’amour et la mort. Il les traite cependant aux frontières de l’art conceptuel et post-minimal, tout en exploitant les potentiels esthétiques des matériaux, des plus modestes (pastilles de couleurs, serviettes en papier, fleurs en tissu, vieux papiers) aux plus somptueux (feuille d’or de 24 carats) : ses matériaux, toujours délicats et éphémères, toujours vivants, comptent pour beaucoup dans la beauté visuelle et le lyrisme de son œuvre.
Sans titre (Couleur) est le seul diptyque dans une série d’une douzaine de collages, tous réalisés entre 2000 et 2001 avec des bribes de partitions musicales. Le point de départ en est une installation vidéo comportant sept projections simultanées, pour lesquelles Hodges a effectué dans le métro de New York vingt-quatre enregistrements visuels et sonores de musiciens de différents styles, âges et origines, montés simultanément dans une même pièce. Ce collage, conçu comme une suite de partitions éclatées contenant des fragments de mots et de phrases, restitue précisément le chaos musical produit dans la vidéo. Les mentions de couleurs qui figurent ici tracent l’axe horizontal central à partir duquel se déploie, en orthogonales d’intensités et de portées variables, le dispositif formel du collage, qui adopte la configuration d’un tracé sismographique. L’événement sonore devient ainsi le support d’une œuvre abstraite, conceptuelle. Dans les autres collages de la série, Hodges exploite la résonance de mots liés à la nature ou au paysage, ou la répétition du mot « Love ». Si la référence à la picturalité de certains papiers collés cubistes de Picasso (tels Feuille de musique et guitare ou Violon et feuille de musique , 1912) est évidente, tout formalisme est dépassé : la nouvelle partition constituée par le hasard des mots pourra être exécutée dans le cadre d’une performance musicale, comme la cantatrice Cathy Berberian l’a fait en son temps à partir de bandes dessinées.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008