Sans titre
2003
Sans titre
2003
L’œuvre d’Erik van Lieshout puise son inspiration dans la sub-culture urbaine et le multiculturalisme de Rotterdam. Concerné par les questions sociales et politiques, il s’immerge dans le contexte communautaire de cette ville qu’il habite et dont il explore les ressorts en tant qu’artiste. Il se représente souvent comme une sorte d’idiot dans un monde chaotique. Dans ce dessin au cadrage cinématographique, l’artiste se représente en aveugle, conduit par un jeune Turc dans le jardin d’un asile. À la fois poignante et burlesque, cette vision allégorique revisite le genre de la scène pastorale.
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite et encre sur papier |
Dimensions | 149 x 287 cm |
Acquisition | Achat, 2005 |
N° d'inventaire | AM 2005-117 |
Informations détaillées
Artiste |
Erik van Lieshout
(1968, Pays-Bas) |
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Titre principal | Sans titre |
Date de création | 2003 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite et encre sur papier |
Dimensions | 149 x 287 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 2005 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2005-117 |
Analyse
Artiste néerlandais prolifique, Erik van Lieshout s’est d’abord fait connaître, dès les années 1990, par ses peintures et ses dessins, avant de réaliser des vidéos et des installations low tech pour les présenter, revisitant le cube blanc muséal au moyen de cinémas de carton. Concerné par les questions sociales et politiques, il s’immerge dans un cadre familial ou communautaire, dont il explore les ressorts en tant qu’artiste, intervenant souvent comme acteur principal ou secondaire. Il se représente en général comme une sorte d’idiot jeté dans un monde chaotique, « naughty by nature », selon le titre de son premier catalogue personnel : il est obsédé par la face noire du monde, la folie, la pornographie, les cultures underground, tels le hip-hop et d’autres subcultures urbaines, le racisme et l’exclusion. Son esthétique composite, marquée par le style provocateur d’un Francis Picabia et d’un Martin Kippenberg, est caractérisée par une virtuosité pleine d’intensité et de violence.
Ce dessin de grand format constitue une œuvre autonome, tout comme un élément du story-board d’un film, dont Van Lieshout reprend le travelling avant, le cadrage. Il s’agit d’un autoportrait de l’artiste en aveugle conduit par la main d’un jeune Turc dans le jardin d’un asile (?), alors qu’au second plan, un jeune homme s’approche d’un mouton. Vision allégorique, entre la scène bucolique et la scène urbaine : l’image dessinée, à la fois poignante et burlesque, revisite le genre de la pastorale classique avec un sens maîtrisé de l’excès qui signe tout l’œuvre de l’artiste.
Christine Macel
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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