Bleu de ciel
1940

Bleu de ciel
1940
Reclus dans son appartement de Neuilly-sur-Seine pendant l'Occupation, Kandinsky rêve d'un monde cosmique et poétique.
En 1940, Vassily Kandinsky se rend chez Joan Miró à Varengeville-sur-Mer. Suite à cette visite il emprunte à l'artiste surréaliste la « couleur de [s]es rêves » et les constellations de formes biomorphiques. En ce temps de guerre, comme dans un geste de repli sur la nature, Kandinsky peuple son abstraction d'une multitude de formes cellulaires, petites créatures de fantaisie.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 100 x 73 cm |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
N° d'inventaire | AM 1976-862 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 17 : Bauhaus
Informations détaillées
Artiste |
Vassily Kandinsky
(1866, Empire Russe - 1944, France) |
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Titre principal | Bleu de ciel |
Date de création | 1940 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 100 x 73 cm |
Inscriptions | MO.D.B.G. : VK/40 |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1976-862 |
Analyse
Dans Bleu de ciel (cat. rais. n° 1111), le compartimentage a disparu. Un fond de bleu laiteux, nuancé, faussement neutre : c’est un bleu atmosphérique, celui du ciel au-dessus du mont Valérien qu’aperçoit le peintre à travers la fenêtre de son atelier. Du titre, on peut retenir que le peintre privilégie le fond sur les formes biomorphiques en suspension dans l’espace qu’elles animent, et que c’est une erreur de notre part de nous amuser à détailler ces petits êtres conviés à la fête. Kandinsky s’inspire plusieurs fois de tapisseries anciennes découvertes à Paris ; en 1942-1943, il dessine des mille-fleurs, des semis de formes, gaies, raffinées pour l’édition d’étoffes de luxe, dirigée par Jean Bauret et la Société industrielle de la Lys. D’autres évoqueront la parenté avec l’univers des « constellations » de Miró. C’est d’ailleurs pour revoir des peintures de Miró que Kandinsky se déplace une dernière fois chez Jeanne Bucher, en 1943.
Dans ce monde de formes libres, seul le monogramme, posé en bas à gauche par Kandinsky, garde quelques raideurs géométriques. Les affinités avec le monde des cellules, amibes ou autres, confèrent à cette peinture une atmosphère merveilleusement optimiste, à une époque où on ne pouvait guère l’être et alors que l’Occupation avait claquemuré les Kandinsky dans leur immeuble à Neuilly.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007