Maison de glace
2004

Maison de glace
2004
Domaine | Dessin |
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Technique | Gouache, craie, crayon de couleur, mine graphite, encre de Chine et stylo-bille sur papier et sur reproduction découpée et collée sur papier |
Dimensions | 24,5 x 41 cm |
Acquisition | Achat, 2005 |
N° d'inventaire | AM 2005-181 |
Informations détaillées
Artiste |
Thierry De Cordier
(1954, Belgique) |
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Titre principal | Maison de glace |
Date de création | 2004 |
Domaine | Dessin |
Technique | Gouache, craie, crayon de couleur, mine graphite, encre de Chine et stylo-bille sur papier et sur reproduction découpée et collée sur papier |
Dimensions | 24,5 x 41 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite : Thierry de Cordier à m.l.m. - 2004 / Inscrit sur le dessin, au stylo-bille bleu, en haut à droite : un igloo en Flandre / Texte imprimé collé sur le dessin : Han Holbein."Le Christ mort". Musée des Beaux-Arts, Bâle (ph. Gi |
Acquisition | Achat, 2005 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2005-181 |
Analyse
La place que Thierry De Cordier accorde, parallèlement à la peinture et à la sculpture, à son travail de dessinateur – qui se fait commentaire, étude accompagnée d’inscriptions, lieu intime de ses visions les plus noires, manière même de travailler, comme au temps d’un romantisme médiéval (il se fait appeler un temps le « Maître de Schorisse », du nom de la petite localité flamande où il s’est installé en 1988) – fait de cet artiste une figure très singulière, dans la lignée des grands artistes belges James Ensor, Léon Spilliaert, Magritte, Broodthaers ou Panamarenko. Homme, maison, paysage sont les trois éléments essentiels de ses obsessions, centrées sur le thème de l’habitat. L’homme est toujours le même, ainsi que la maison, et le paysage ne change guère non plus : qu’il s’agisse du « plat pays » flamand ou des vallons bourbonnais où De Cordier a vécu plusieurs années, c’est un paysage de mélancolie, de mémoire et de perte quasi mystique, dans la grande tradition de la peinture néerlandaise du xvii e siècle (Herkules Seghers). Il constitue davantage un univers mental que le reflet d’une quelconque réalité tangible, un monde intérieur clos, obscur et aveugle, qu’explicite sa Jardinière (1989, MNAM), son « meuble-à-penser ».
L’homme est celui en qui se métamorphose Thierry De Cordier, parfois sous les traits d’une figure christique. Il revêt alors l’apparence de L’Attrape-Souffrances , loque noire gluante que l’artiste plante sur le sol en face de l’église à Puycelsi, dans le Tarn, en 1988, ou, comme dans la gouache L.C. Ostentation génitale (étude) , 1991, celle d’un Christ au phallus proéminent : De Cordier reprend la reproduction de la Crucifixion (1503) de Lucas Cranach publiée dans le livre de Leo Steinberg La Sexualité du Christ , en la méditant à sa façon ; il accentue les proportions inédites du périzonium porté par le Christ, en masquant le quart supérieur de la feuille par un carré noir – référence à l’interdit iconique, citation du Carré noir de Malevitch. Le thème central reste toujours celui de l’aveuglement et du vide : dans Chagrin d’écrivain (1997), la présence de l’homme – l’artiste lui-même – est suggérée par le parapluie ouvert, censé le protéger des intempéries lorsqu’il est installé à l’écritoire-cercueil qu’il s’est effectivement construit dans le jardin de sa maison de Schorisse.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
De la/du même artiste
Bibliographie
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