Action Escalade non-anesthésiée
avril 1971

Action Escalade non-anesthésiée
avril 1971
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions |
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Technique | Photographies noir et blanc sur panneau en bois, acier doux |
Dimensions | 323 x 320 x 23 cm |
Acquisition | Don de Galerie Christine et Isy Brachot, 1989 |
N° d'inventaire | AM 1989-627 |
En salle :
Musée - Niveau 4 - Allée centrale Nord
Informations détaillées
Artiste |
Gina Pane
(1939, France - 1990, France) |
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Titre principal | Action Escalade non-anesthésiée |
Date de création | avril 1971 |
Lieu de réalisation | Constat de l'action réalisée dans l'atelier de l'artiste, Paris |
Collaborateurs | Photographe Photographe : Françoise Masson |
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions |
Description | Un panneau de photographies et un bâti métallique retracent l'action de l'artiste, pieds et mains nus, gravissant la structure métallique dont les échelons sont munis de tranchants |
Technique | Photographies noir et blanc sur panneau en bois, acier doux |
Dimensions | 323 x 320 x 23 cm |
Acquisition | Don de Galerie Christine et Isy Brachot, 1989 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1989-627 |
Analyse
L’impact des images d’actions de Gina Pane, éminente représentante de l’art corporel, a souvent occulté la véritable nature d’un travail qui s’articule, au-delà de la stricte mise en scène de la blessure, autour d’un langage complexe décliné sur plusieurs périodes formellement distinctes, mais liées par une même unité conceptuelle. Escalade non-anesthésiée inaugure, après une série d’actions menées essentiellement dans la nature (1968-1970), une grande période (jusqu’en 1979) consacrée à des actions réalisées généralement devant un public restreint et restituées sous la forme d’un « constat photographique ». Il s’agit ici d’une rare action en atelier, et d’une œuvre de transition par sa forme, qui associe panneau de photographies et objet ayant servi à l’action. Diverses notes, croquis et correspondances permettent de suivre le cheminement d’une pensée qui cherche à construire la vision synthétique d’un message d’ordre politique et social, Gina Pane dressant ici un parallèle entre l’actualité – en l’occurrence la guerre au Viêtnam – et la position de l’artiste, pour lequel elle préconise un total engagement, physique et mental. À l’idée première de l’escalade « de haut en large » d’un « objet-échelle » de sa conception, dont les barreaux comporteraient « des arêtes saillantes coupantes », s’ajoute, parmi d’autres, celle d’exposer le bandage maculé du sang qui résulterait de ses blessures aux mains et aux pieds – projet qui sera, de façon très significative, abandonné. En effet, le sang n’a de toute évidence pas pu couler lors de cette action, si l’on en juge par les arêtes en réalité peu tranchantes des ergots métalliques qui scandent la structure. Si l’œuvre est saisissante, c’est par la maîtrise de sa formalisation plastique : l’agencement des plans rapprochés et des vues en contre-plongée exacerbe la pénibilité et l’ampleur de l’escalade, laissant prise à l’émotion et à l’imagination, alors que l’observation de l’objet lui-même suffirait à ramener l’action à ses justes proportions. Cela explique peut-être la disparition, dans les actions ultérieures, de l’objet en tant que partie intégrante du constat photographique. Une image d’archive montre également un essai dans lequel un agrandissement photographique à l’échelle 1 de l’artiste gravissant la structure figure derrière celle-ci. Cette solution, réduisant l’impact visuel du dispositif, n’a pas non plus été retenue par Gina Pane.
Sophie Duplaix
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007