Sans titre
2005
Sans titre
2005
Domaine | Dessin |
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Technique | Gouache et peinture acrylique sur 2 feuilles de papier accolées |
Dimensions | 64,8 x 77,5 cm |
Acquisition | Achat, 2006 |
N° d'inventaire | AM 2006-149 |
Informations détaillées
Artiste |
Anne-Marie Schneider
(1962, France) |
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Titre principal | Sans titre |
Date de création | 2005 |
Domaine | Dessin |
Description | Diptyque |
Technique | Gouache et peinture acrylique sur 2 feuilles de papier accolées |
Dimensions | 64,8 x 77,5 cm |
Inscriptions | Monogrammé et daté au crayon, au revers du feuillet gauche : AMS / 2005 |
Acquisition | Achat, 2006 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2006-149 |
Analyse
Depuis sa participation à une exposition collective au Drawing Center de New York en 1995, puis à la Documenta X de Cassel en 1997, Anne-Marie Schneider développe, parallèlement à la réalisation de films et de quelques sculptures, une œuvre de dessin : encres, fusains, aquarelles, sur de simples feuilles, qu’elle assemble volontiers sur un mur à l’aide de punaises. Elle dessine comme d’autres tiennent leur journal : sur tous les sujets de l’intime, quotidiennement. Elle mêle, confronte ses amours, ses angoisses, ses régressions, ses rêves, à des sujets de société ou d’actualité – manifestations, guerres, condition féminine, scènes vues à la télévision ou dans la rue. Le trait, toujours de même intensité, unit l’individuel au collectif. C’est un dessin rapide, pris dans l’urgence de l’instant ; les repentirs s’ajoutent aux premiers traits sans les recouvrir ; ratures, gribouillages, coulées sont laissés au vif de la feuille. La ligne est tremblée, approximative, simple indication d’autant plus énigmatique.
Dans la série Être un autre , dont fait partie ce diptyque, les gouaches figurant des personnages de l’enfance (Pinocchio, Milou, Blanche-Neige) se mêlent aux dessins pornographiques à l’encre, où sont esquissées, avec une candeur enfantine, des copulations : l’artiste retrouve la dimension sexuelle sous-jacente des contes. Elle traite de la difficulté d’aimer, mais plus encore d’être soi-même. Elle endosse, dans cet autoportrait, le double rôle de femme-enfant et d’objet fétiche, à l’égal de son voisin de lit, l’ours en peluche : mêmes draps blancs, mêmes oreillers décorés de motifs naïfs, mêmes mains plates comme des gants, posées, telles celles de deux marionnettes, sur le rebord d’une scène. Sous le couvert d’une image tendre, le drame de l’agression affleure, indiqué par les lunettes noires, deux scarifications bleues sur le visage de la petite fille et la main/patte de l’ours ensanglantée.
Sébastien Gokalp
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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