Abstraction
[1930 - 1933]
Abstraction
[1930 - 1933]
Domaine | Dessin |
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Technique | Gouache noire et blanche sur papier |
Dimensions | 28,5 x 28,3 cm |
Acquisition | Don de Eugénie Kupka, 1963 |
N° d'inventaire | AM 2737 D |
Informations détaillées
Artiste |
František Kupka
(1871, Autriche-Hongrie - 1957, France) |
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Titre principal | Abstraction |
Date de création | [1930 - 1933] |
Domaine | Dessin |
Technique | Gouache noire et blanche sur papier |
Dimensions | 28,5 x 28,3 cm |
Inscriptions | Signé en bas à droite à l'encre : Kupka. Non daté |
Acquisition | Don de Eugénie Kupka, 1963 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2737 D |
Analyse
Les trois gouaches appartiennent à un ensemble de vingt numéros noir et blanc aux formats identiques qui, avec les versos, forment un corpus global de vingt-six études. Aucune indication ou numérotation ne permet de les dater et de les classer avec exactitude. La reproduction de l’une des gouaches de l’ensemble (Abstraction, 2738 D recto) dans le nº 2 de 1933 de la revue Abstraction-Création (organe du mouvement éponyme, créé en 1931, auquel Kupka adhère), où sont publiées douze gouaches noires et blanches comparables, autorise l’hypothèse d’une réalisation entre 1930 et 1933. Celle-ci est confirmée par l’évolution de Kupka – cofondateur en 1912, avec Robert Delaunay, de l’orphisme – vers une abstraction géométrique radicale, privée de couleurs, qu’il proclame dans le premier numéro de 1932 de la revue : « Recours aux éliminations. Abstraire aussi le trompe-l’œil, l’atmosphère et tout mensonge de la troisième dimension ; […] Plans géométriques, soin des seules limites. […] Leçons du machinisme et j’ai repris où j’en étais en 1912. Esprit nouveau. Technique nouvelle. »
La série qui représente, selon Arnauld Pierre, « le sommet de son style abstrait le plus ferme » (Histoires de blanc et noir, cat. exp., 1996) s’inscrit dans la continuité de Quatre histoires de blanc et noir (MNAM), un portfolio de vingt-huit planches gravées sur bois publié en 1926 avec les encouragements d’Antoine-Pierre Gallien, « le peintre à la ligne noire », rencontré lors de l’exposition « François Kupka. Peintures – Blancs et Noirs » à la galerie Povolozky en 1921. Elle récapitule le credo esthétique que le peintre tchèque expose dans son livre La Création dans les arts plastiques (écrit entre 1907 et 1913), et qui dote son abstraction de significations psychologiques, cosmiques et spirituelles, dans la droite ligne du symbolisme. Son vocabulaire formel, résumé dans le catalogue de la seule grande rétrospective de son œuvre tenue de son vivant – « F. Kupka. A. Mucha », au Jeu de Paume des Tuileries en juin 1936 –, classe son art en plusieurs catégories, dominées par les « Verticales » et les « Circulaires », ici déroulées selon un rythme ternaire, commençant par des grilles de lignes verticales pour aboutir aux cercles, et progressant, à force d’élimination du noir, vers la page presque blanche, lumineuse.
Brigitte Leal
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008