Sans titre
1997 - 1998
Sans titre
1997 - 1998
Domaine | Dessin |
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Technique | Pierre noire, craie grasse, pastel,graphite, fusain et acétone sur papier |
Dimensions | 198 x 150 cm |
Acquisition | Achat, 2004 |
N° d'inventaire | AM 2004-403 |
Informations détaillées
Artiste |
François Ribes
(1970, France) |
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Titre principal | Sans titre |
Date de création | 1997 - 1998 |
Domaine | Dessin |
Technique | Pierre noire, craie grasse, pastel,graphite, fusain et acétone sur papier |
Dimensions | 198 x 150 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite : Ribes 1997/98 |
Acquisition | Achat, 2004 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2004-403 |
Analyse
Ancien étudiant de la Villa Arson, à Nice, puis de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille, François Ribes est resté longtemps inconnu en dehors du sud-est de la France. Ces dernières années, une exposition personnelle à la galerie Claudine Papillon à Paris, sa participation à la Fiac et une étrange intervention, dominée par un double moulage de chat mort, dans la vitrine de la galerie Saint-Séverin, à Paris, ont permis de saisir la singularité de son œuvre. Bien qu’il réalise également des sculptures et des objets, le dessin reste son domaine de prédilection.
Marqués par les expositions qu’il a pu voir au Musée Cantini de Marseille, notamment celles consacrées à Basquiat et à Artaud, son expression graphique comme son univers s’attachent aux thématiques du corps et de la souffrance : son œuvre, intime, est le lieu d’une révolte et d’une lutte physique et psychique. Les graves problèmes de santé qu’il a connus pendant son adolescence l’amènent à introduire le monde médical dans son travail : Ribes se sert notamment des conditionnements métalliques de certains médicaments comme matière première pour dessiner – technique qui n’est pas sans évoquer la pointe d’argent des dessinateurs de tradition classique. Il lui arrive de coller les emballages de médicaments sur ses dessins, comme autant de marques d’un état provoqué par l’usage des produits pharmaceutiques.
Dessinant d’après nature, Ribes se concentre pour l’essentiel sur son autoportrait, ou la représentation fantasmatique de son propre corps. Dans cette grande feuille, Sans titre (1997-1998), l’image d’un crâne (l’objet fait partie des ustensiles de l’atelier de l’artiste) est interprétée en tête mi-masque à gaz, mi-portrait : les charges du fusain et du crayon donnent vie aux grandes cavités sombres des yeux, creusent les joues, ouvrent la bouche, alors que le corps est réduit à une double masse informe, inquiétante, et les bras, à deux simples traits. Les médiums utilisés – mélange de pierre noire, pastel gras, graphite, fusain et acétone – créent une matière forte, inconfortable. François Ribes traite son dessin avec une violence exacerbée, comme une peau scarifiée, souffrante, torturée. Il en théâtralise encore l’effet en isolant la figure au centre de la feuille, en l’entourant d’un halo, grand vide blanc dans lequel elle semble suspendue et qui est troublé par les marques des doigts de l’artiste comme autant de traces de conjuration.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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