Sechs horizontale Bänder mit je sechs formal gleichen Farbgruppen (Six…
[1950 - 1969]
Sechs horizontale Bänder mit je sechs formal gleichen Farbgruppen
(Six bandes horizontales comportant chacune six groupes de couleurs formellement égaux)
[1950 - 1969]
« La forme anonyme aspire à l'infini et à l'absolu. Cette forme d'expression que l'on peut appeler, dans un sens très large, constructive, est un art démocratique.» (Lhose)
Membre du groupe zurichois Art concret, Richard-Paul Lohse développe à partir des années 1940 une abstraction rigoureuse fondée sur un schéma coloré strictement orthogonal. Modulaire et sérielle, l'œuvre consiste en l'application rigoureuse du système énoncé par son titre. Cette œuvre appartient à une série de quatre peintures portant le même titre et déclinées sur le même thème.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 126 x 126 cm |
Acquisition | Achat, 1977 |
N° d'inventaire | AM 1977-569 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 25 : Abstraction géométrique et cinétisme après 1945
Informations détaillées
Artiste |
Richard-Paul Lohse
(1902, Suisse - 1988, Suisse) |
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Titre principal | Sechs horizontale Bänder mit je sechs formal gleichen Farbgruppen (Six bandes horizontales comportant chacune six groupes de couleurs formellement égaux) |
Date de création | [1950 - 1969] |
Lieu de réalisation | Peinte à Zurich |
Domaine | Peinture |
Description | Troisième peinture d'une série de quatre, peintes sous le même titre entre 1951 et 1971, et chacune déclinant "une autre constellation de couleurs" |
Technique | Huile sur toile |
Stade de la creation | 1950/1951-1969 |
Dimensions | 126 x 126 cm |
Inscriptions | S.R.H.DR. : Lohse |
Acquisition | Achat, 1977 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1977-569 |
Analyse
Après avoir reçu une formation de graphiste à Zurich en 1918, Richard Paul Lohse s’oriente, en 1930, vers l’abstraction. En 1937, il rejoint le groupe Allianz, créé par Leo Leuppi dans la lignée du groupe Art concret pour faire connaître les peintres modernes suisses. Au cours des années 1940, ses compositions s’organisent selon un schéma coloré strictement orthogonal qui reprend les principes formels de Mondrian. Principal représentant, avec Max Bill, du groupe d’Art concret zurichois, il rencontre Denise René qui présente son travail à Paris dans l’exposition « Tendances de l’art abstrait », en 1948, puis sa « Série/Module » (1943-1967) en 1967. Lohse applique ses recherches aussi bien à la peinture qu’au design, au graphisme et à l’architecture. En effet, il conçoit l’art comme une forme d’engagement social qui doit avoir une fonction didactique et morale : « Le principe de la série thématique est comparable à celui de la forme d’une société non hiérarchisée : flexible, transparent, contrôlable dans la méthode et dans le résultat » (cat. exp., Grenoble, 1988, op. cit. , p. 42). Ses œuvres sérielles et modulaires refusent toute place au sentiment individuel et subjectif pour privilégier un système géométrique combinatoire où couleurs et formes se neutralisent. Dans la série des quatre peintures réalisées entre 1950 et 1971, qui portent le même titre de « Six bandes horizontales comportant chacune six groupes de couleurs formellement égaux », on retrouve une organisation strictement identique de rectangles colorés. Suivant la « description sérielle » formulée par Lohse : « L’identité et le parallélisme de tous les éléments avec les limites du tableau sont les conditions préalables ; […] l’unité la plus petite est la base de chaque ligne : trois couleurs primaires avec les trois couleurs secondaires positionnées entre elles. […] La forme et la couleur s’annulent les unes et les autres comme contraires, la structure des formes devient la structure des couleurs. » L’œuvre du Musée, la première de la série, a été préparée par une étude dessinée de mise au point de la gamme et de l’emplacement des couleurs (reproduite dans le catalogue de l’exposition Richard Paul Lohse , au Kunsthaus de Zurich en 1976, p. 68). Elle a été révélée lors de l’exposition rétrospective de la Kunsthalle de Berne, en 1970. Comme le rappelle Serge Lemoine, les œuvres sérielles de Richard Paul Lohse « sont la mise en image d’un énoncé clair et précis, un système fondé uniquement sur des éléments plastiques. Elles sont immédiatement déchiffrables parce qu’elles ne contiennent plus aucun élément gratuit, obscur ou mystique » (cat. exp., Grenoble, 1988, op. cit. , p. 22, 24).
Nathalie Ernoult
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007