A rebours
janvier 1947 - février 1947
A rebours
janvier 1947 - février 1947
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 113,5 x 146 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-65 |
Informations détaillées
Artiste |
Jean Hélion
(1904, France - 1987, France) |
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Titre principal | A rebours |
Date de création | janvier 1947 - février 1947 |
Lieu de réalisation | Oeuvre réalisée à Paris |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 113,5 x 146 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : Hélion / 47 |
Acquisition | Achat, 1975 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1975-65 |
Analyse
Jean Hélion emprunte le titre de son tableau au roman de 1884 de Joris Karl Huysmans, qui occupe une place particulière dans l’évolution de son auteur. Il marque le passage d’un style, d’une esthétique naturaliste à une autre, symboliste. Roman à mi-chemin, en équilibre, comme l’est le tableau d’Hélion. La figure de l’ Équilibre , qu’invente l’artiste en 1932, est le point d’orgue, le résumé plastique et symbolique de son art. Les « Équilibres » apparaissent peu après qu’il a eu la révélation d’un art abstrait, celui de Jean Arp, inspiré des modèles biologiques, des végétaux, des formes du vivant. Jusque-là, Hélion n’avait cru qu’à un art puisant ses formes dans la logique pure des mathématiques, déterminé formellement par la réalité matérielle de l’œuvre. Désireux de ne lâcher ni les ressources formelles de la vie ni celles de la rationalité, il invente les « Équilibres », dit leur possible cohabitation dans l’espace du tableau.
À rebours réinterprète cette volonté de conciliation. Le peintre, en son centre, est le fléau d’une balance entre l’ordre autonome du tableau et son ouverture, sa porosité au désordre de la vie. Isolé du monde par le verre d’une vitrine, le tableau abstrait impose sa sérénité impavide. De l’autre côté du peintre, une femme nue, renversée dans l’ouverture d’une fenêtre, signifie tout le chaos de sensualité et de fantasme avec lequel doit composer l’artiste qui accepte d’immerger son art dans le réel, d’y chercher ses sujets et ses motifs. Ce principe de polarité dynamique apparaît comme une caractéristique des œuvres de Jean Hélion. Idéalisme et réalisme, masculin et féminin réinterprètent une dialectique apparue au temps des « Équilibres ».
Didier Ottinger
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007