Plug-in City (2000) - Expérience monumentale

Plug-in City est un triptyque d’images de synthèse présentant une ville ultramoderne, un cadre urbain gigantesque auquel se greffe une prolifération d’« Unités Mobiles d’Habitation » (UMH). Une impression d’urgence, de changement rapide se dégage des scènes d’hélicoptères transportant les différentes parties de la cité en mutation. Derrière les constructions architecturales parasites, on distingue la tour Eiffel et le Centre Pompidou, emblématiques d’un nouvel idéal culturel et technologique, dont la connotation utopique est soulignée par le panneau de l’an 2000 accroché à la tour Eiffel. Correspondant à un style de vie possible plutôt qu’à une réalité, cette ville modulaire croîtrait selon les besoins de ses habitants. En transformation constante, Plug-in City est un éternel chantier de construction, inspiré d’un projet architectural imaginaire du même nom créé en 1964 par l’architecte et urbaniste britannique Peter Cook, un des fondateurs du groupe d’avant-garde Archigram. Le Mnam en possède un dessin, qui montre une ville conçue comme une structure sur laquelle toute une série de petits éléments indépendants, travaillant de concert, sont greffés et articulés entre eux. Si Peter Cook envisageait son projet comme une solution réelle, le remake d’Alain Bublex reste pour l’artiste un modèle fictif qui lui permet d’explorer l’ambivalence de notre attitude envers le changement et la notion d’utopie, loin des pressions de la production. En 1999, Bublex a regroupé ses différentes œuvres sous le terme général de Projets en chantier, qui « font référence à cet état d’inachèvement que représente le prototype. Il me semble toujours important, dit-il, de m’attarder à ce stade où l’objet n’est pas encore une évidence mais toujours un sujet de controverse. »

Anna Hiddleston

Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007