Paris, la ville au miroir I

"La ville se reflète dans mille yeux, mille objectifs. Car ce ne sont pas seulement le ciel et l'atmosphère, pas seulement les publicités lumineuses sur les boulevards du soir qui ont fait de Paris " la ville lumière ". Paris est " la ville miroir ". Les miroirs sont l'élément spirituel de cette ville, son emblème, à l'intérieur duquel sont venus s'inscrire les emblèmes de toutes les époques poétiques".

Walter Benjamin, Paris, la ville dans le miroir, 1927.

Ménilmontant de Dimitri Kirsanoff, 1925, 38', 35mm, nb, silencieux, avec Nadia

Sibirskaïa.

Réalisé durant l'hiver 1924 - 1925 en décor naturel dans ce qui était alors un faubourg déshérité de la capitale, le film de Kirsanoff, sans intertitres et par les seules ressources du montage, raconte une histoire mélodramatique et abolit les frontières entre documentaire et fiction.

Jardins du Luxembourg de Mannus Franken,1927, 14', 35mm, nb, silencieux.

Tableau de facture classique du jardin du Luxembourg par un cinéaste néerlandais, qui notamment collabora avec Joris Ivens pour la réalisation de La pluie (1929).

Paris-Londres de Jean Arroy, 1927, 10', 35mm, nb, silencieux. Un " instantané " documentaire réalisé sur la locomotive Pacific 231-022 et à bord du Versailles assurant la liaison entre Calais et Douvres.

Les nuits électriques de Eugène Deslaw, 1929, 10', 35mm, nb, silencieux. " Le film "à acteurs" ne me tente absolument pas. J'estime que la nuit moderne, peuplée de lumières étranges et chantantes, la nuit moderne qui ne ressemble vraiment à aucune autre nuit de l'histoire, est photogénique autant, plus encore que le visage d'une belle femme. Je ne travaillais pas selon un scénario préconçu. Je sortais le soir avec beaucoup de foi et mon petit appareil que tout le monde prenait pour un simple appareil photographique. Je me perdais dans la mer, dans la nuit, dans la foule. Je chassais les images comme on chasse des oiseaux. Des vagues sonores déferlaient. Le miracle venait à pas rapides, haletant. Je le saisissais confusément et l'enfermais dans ma boîte". Eugène Deslaw, Filmliga, 1928.