Déconstruction

Filmmontagen I de Peter Roehr

1965 / 9' / 16 mm / nb / son.

Le principe de la sérialité est le principe récurrent de l'oeuvre de Peter Roehr. Dans Filmmontagen I, le même plan ou une courte séquence vient s'échouer et buter sur l'écran. La succession fragmentaire de ces images de récupération, ne semble animée d'aucune intention précise au-delà d'une attention stylistique particulière portée aux jeux de lumière. La traversée d'un tunnel se mêle aux feux clignotants des voitures pour ruisseler ailleurs sur une chevelure de femme et l'inonder d'une brillance aveuglante...

La symbolique des bois gravés expressionnistes est ravivée par l'éclairage dramatique de gratte-ciel vertigineux cadrés en contre-plongée... Les mailles métalliques d'un pont servent d'écrin à une marque d'essence...

Ces séquences empruntées à des bandes-annonces ou à des publicités des années cinquante ne valent pas par leur contenu, mais bien plutôt par "le flux des mouvements qui, lorsqu'ils repartent de l'endroit où ils s'étaient arrêtés, produisent un réseau dynamique".

News reel de Raphael Montañez Ortiz

1958 / 3' / 16 mm / nb / son.

Une dislocation des images du monde véhiculées par les medias qui « fabriquent du sens » au détriment de la compréhension réelle des événements.

Noodlespinner de Anna Ambrose

1973 / 12 '/ 16 mm / nb / son.

Anna Ambrose était membre du Film Work Group qui se forma dans les années soixante-dix, au Royal College of Art, au moment où l'enseignement y était dominé par la présence de deux importants théoriciens, Noel Burch et Peter Gidal. Le groupe hérita de Gidal une « défiance » conceptuelle vis-à-vis de la " représentation ", ainsi qu'un goût pour la mise en boucle de sections entières de films, qu'Ambrose parodie affectueusement dans Noodlespinner.

Hernals de Hans Sheugl

1967 / 12' / 16 mm / coul / son.

Hernals, film représentatif de la seconde génération du cinéma d'avant-garde autrichien, dans la lignée des oeuvres structurelles de Peter Kubelka, met en scène un « double dédoublement » de l'action : dédoublement du point de vue et dédoublement de l'enregistrement.

Wait de Ernie Gehr

1968 / 6' / 16 mm / coul. / silenc.

Gehr est le plus pur représentant du cinéma structurel américain de la fin des années soixante.

Les principes fondamentaux de style sont déjà en place lorsqu'il réalise, en 1968, ses deux premiers très courts métrages muets : Morning et Wait. Le monde extérieur y est épuré et dédramatisé pour permettre aux vibrations de la lumière - que ce soit les " clignotements " des projecteurs ou les rythmes lumineux des objets et aux personnages saisis par la caméra - de devenir le centre de l'expérience cinématographique.

Secondary currents de Peter Rose

1983 / 16' / 16mm / / coul / son.

« Secondary currents est un film sur les rapports qui existent entre l'esprit et le langage. C'est un film « sans images » raconté par un narrateur improbable dont le langage est une suite étendue de non-sens. » Peter Rose

Pièce touchée de Martin Arnold

1989 / 15' / 16mm / nb / son.

Pour Pièce touchée, Arnold a utilisé une tireuse optique de sa fabrication pour décomposer un plan de dix-huit secondes, extrait de The Human Jungle (1954, réalisé par Joseph Newman) et le remonter en très courtes boucles répétitives : un déjeuner dans une famille de la middle class américaine se transforme, par la seule puissance du remontage, en scène d'hystérie domestique.