Patrick Bailly-Maitre-Grand

Dans le cadre de l’exposition qui lui est consacrée au Salon Photo, Patrick Bailly-Maitre-Grand a répondu aux sept questions posées par CNAC magazine dans le but de dresser la "carte d'identité" de l'artiste.

1- Quelle photographie pratiquez-vous ?

- Celle de l’éclair de la bombe atomique sur un mur d’Hiroshima en 1945…

2- Quelle place la photographie tient-elle dans votre activité artistique ?

- Trop ! En ce moment ma peinture « me fait la gueule » !

3- Que représente pour vous la photographie ? Quel rapport selon entre monde réel et photographie ?

- On ne voit (donc on ne photographie) que ce que l’on sait. La photographie est aussi objective et réaliste qu’un ordinateur peut être estimé intelligent et autonome. Dans les deux cas ces deux « outils » n’inventent rien. Ils ne traduisent (sous des formes variées) que ce qu’on leur a préalablement et consciemment demandé de voir ou de faire. En ce sens la photographie est donc totalement subjective.

4- Peut-on parler du sujet d’une photographie ?

- Oui, du sujet qui appuie sur le bouton !

5- Qu’est-ce qui fait pour vous la valeur d’une photographie ?

- La valeur d’une photographie se situe dans la valeur du regard qu’on lui porte. Elle se nourrit de son consommateur. Comprenne qui veut. Je connais des « chefs-d’œuvre » morts et des anonymes stupéfiants de vitalité !

6- Avez-vous quelque chose à dire sur les contraintes de la technique photographique ?

- Un peu oui ! Mais ce serait trop long à expliquer. Je vous propose une petite solution plus rapide : venir jeter un coup d’œil à mon exposition…

7- Quelle partie de votre travail photographique allez-vous présenter ?

- Ma toute dernière trouvaille que j’ai appelée Daguerréotypie contemporaine. (Mais je retirerai aussi mon costume de chien savant pour montrer, un peu honteux, de toutes petites photos sur du vulgaire papier…)

CNAC magazine, n°23, septembre-octobre 1984