De la subversion dada

Le Retour à la raison, Man Ray, 1923, 2 min, 35mm, nb, sil.

Pour la soirée du "Cœur à Barbe" organisée par Tristan Tzara en 1923, Man Ray qui se qualifie lui-même de "directeur du mauvais movies", improvise ce petit film en une nuit. Il invente du même coup les "cinérayogrammes" : des séquences photographiques sont obtenues sans caméra, par impression directe sur la pellicule de petits éléments, grains de sel, épingles, punaises, ressorts.

Fait divers, Claude Autant-Lara, 1923, 23 min, 35mm, nb, sil. avec Antonin Artaud (dans son premier rôle au cinéma).

"Il s'agit là du tout premier essai d'un très jeune homme un brin intellectuel à mon goût (d'aujourd'hui), et que sans le renier, je considère avec un attendrissement un peu ironique. Je n'aime pas l'intellectualité au cinéma, telle qu'on la voit actuellement. Mais en ce temps-là, elle était encore excusable : le cinéma en tant qu'expression n'existait pas encore, on cherchait, on balbutiait. Vous y trouverez néanmoins un passage amusant, celui du crime perpétré au ralenti (ce que Germaine Dulac reprit, peu après dans sa Coquille et le clergyman". (C. Autant-Lara)

Entr'acte, René Clair et Francis Picabia, 1924, 20 min, 35mm, nb, sil. avec Inge Frïss, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Man Ray, Jean Börlin, Georges Charensol.

Né d'une boutade de Picabia, ce petit chef-d'œuvre d'imagination fut filmé pour être projeté pendant l'entracte d'un spectacle de ballets Dada intitulé Relâche. Quelqu'un est tué, son cercueil devient incontrôlable et après une course-poursuite effrénée, il s'arrête. Le "mort" en sort et fait disparaître tous ceux qui suivaient son cercueil.

Inflation, Hans Richter, 1927-28, 2 min 10, 35mm, nb, son.

Tourné par la UFA, pour servir d'introduction à La Dame au masque, ce film relatif à l'inflation qui régnait alors en Allemagne préfigure la crise de 1929. Formes abstraites, symboles, effets comiques viennent appuyer les faits.

Anémic Cinéma, Marcel Duchamp, 1925, 7 min, 35mm, nb, sil.

Réalisé entre 1924 et 1926 avec l'aide de Man Ray, ce film montre les rotoreliefs de Duchamp en mouvement, sur lesquels sont inscrites des sentences à priori absurdes. Les phrases ont une syntaxe régulière, mais les mots qui les composent ont été choisis en fonction d'allitérations et de consonances plus que de sens.

Dada à Paris 1919, Série Archives du XXe siècle, Philippe Colin (produit par

Jean-José Marchand), 1968-69, 62 mn, UMATIC, coul., son.

Documentaire sur le mouvement Dada à Paris dans les années vingt, avec entre autres Philippe Soupault, Georges Ribemont-Dessaignes et Georges Auric.