Barmak Akram

Réalisateur, plasticien et musicien, Barmak Akram est né en 1966 à Kaboul, Afghanistan. C'est comme réfugié politique qu'il arrive en France en 1981, où il se passionne pour les arts visuels et le cinéma. Il est diplômé de la FEMIS, de l'Ensb-a et de l'Ensad. Ce qui le caractérise déjà, c'est un talent certain dans de multiples domaines de la création.

Il compose et interprète de la musique, explorant les instruments de sa culture et la tradition de la poésie persane, avec un sens naturel et maîtrisé des mots et de leur rythme. Récemment, Il a écrit des textes de chansons pour M (Mathieu Chédid) et Susheela Raman, chanteuse anglaise d'origine indienne.

Il réalise de nombreux films documentaires, notamment autour de la culture afghane, et d'autres plus personnels, des "vidéotos" (abréviation de vidéo automatique, terme inventé par l'artiste pour définir ses films expérimentaux naissant du hasard et de références autobiographiques), qui nous entraînent dans un monde de beauté abstraite. Il prépare son premier long métrage, Kabuly Kid (prod. Fidélité), en collaboration avec le scénariste Jean-Claude Carrière.

Il a produit enfin des centaines d'œuvres sur papier, des découpages au doigt réalisés à partir de magazines. Ces "phytomorphismes", exécutés avec la lenteur caractéristique du processus même, émiettent les images banales du quotidien et des stéréotypes de la beauté.

Cette séance est accompagnée d'une improvisation musicale de Barmak Akram, entouré de Pierre Bosheron, Patrice Renson, Vincent Ségale, Cyril Atef, Shalom, Méhdi, Smadj, Séb, Fixi, Julia, Susheela, Mathieu et Fruche.

Hamid à Delhi, de Barmak Akram

1998 / 28' / mini DV / coul. / VO sous-titrée en français

Un jeune Afghan réfugié en Inde fait découvrir un temple soufi lors d'un pèlerinage. Un étrange fossoyeur le reçoit pour un dîner dans le cimetière. Il assiste à des cérémonies de transe, puis à des concerts de Quawali, une musique sacrée que pratiquait le musicien soufi Nusrat Fateh Ali Khan.

Fabricant de mines antipersonnel, de Barmak Akram

1998 / 9'30'' / mini DV / coul. / VF

Autoportrait où Barmak Akram se transforme en fabricant de mines qui veut faire fortune.

Vidéoto, de Barmak Akram

2005 / 22' / mini DV / coul. / silenc.

Plusieurs Vidéotos, abréviation de vidéo automatique, un terme inventé par l'artiste pour définir ses films expérimentaux naissant du hasard et de références autobiographiques. Dada Cool de Kaboul, L'âme volatile, L'Homme qui voulait attraper la lune, Soleil Solarisé, Caméra pinceau et Phytomorphisme, sont projetés en présence de Barmak Akram et de ses amis musiciens.

Texte de la chanson Dada Cool de Kaboul - un clin d'œil à l'exposition DADA

(à partir 5 octobre au centre Pompidou)

Je suis parti du Champ de Mars

Avec Marcel Duchamp en poche

A Douchanbé

Sur la route de soie

A la recherche de soi

J'avançais de mois en mois

De soi en soi

J'ai enfin trouvé mon pseudonyme

Mon nom d'artiste anonyme

Alors que je m'appelle Barmak Akram

Pour être discret, sans changer d'âme

Je m'appelle Duchamp B.

Je me suis abrégé

Je me suis francisé

Je me suis intégré

Je m'appelle Duchamp B.

Je suis le seul

Oui, l'unique

Dada-kool, Dada-kool

Dada-kool de Kaboul

Dans les années 70

C'était la mode love and peace

Dans les années 2003

C'est le retour du Dada

A cheval, ou à dos d'âne

À Kaboul, à Bâmyân

Je suis le seul

Oui, l'unique

Dada-cool, Dada-kool

L'Dada-kool de Kaboul

Voici un ready-made :

Dans le parc du Champ

De Mars'elle

Se raidit mais'd

Dans ma poche, je la tenais

Sans que cela se voit

C'est qu'en fait

J'avais envie de pisser

Mais l'urinoir était bouché

J'ai rempli alors

La bouteille-même

Que je venais de boire.

Ready, ready, ready-made

Are you ready man, I am a ready-made