Une histoire du cinéma, vol 4

« Une histoire du cinéma » dessine un récit alternatif aux canons cinématographiques dominants et constitue le moment de la fondation de la collection des films du Musée.

Reformulation des programmes de l’époque, ce nouveau cycle propose un aperçu de la collection historique, en parcourant sa chronologie à rebours. Les séances accompagnent la parution de l’ouvrage L’Histoire d’une histoire du cinéma (Paris Expérimental/Centre Pompidou, 2023) et sont l’occasion de redécouvrir quelques films marquants, certains cultes et d’autres méconnus, acquis dès l’ouverture du Centre Pompidou.

Entré en collection en 1975 et rarement projeté depuis, Horizons est le seul film du cinéaste américain Larry Gottheim (né en 1936) présent dans la sélection « Une histoire du cinéma ». Là où ses premiers films se caractérisaient par un usage parcimonieux, voire quasiment inexistant du montage (avec une utilisation emblématique du plan-séquence) avec Horizons Gottheim inaugure une tétralogie (au titre collectif Elective Affinities) pour laquelle chacun des épisodes adopte la durée du long métrage et un montage complexe, articulé à différents niveaux de la construction. Les plans tournés en plein air pendant toute l’année sont regroupés selon le passage des saisons, mais à l’intérieur de chacune des quatre parties, les différentes prises de vue se répondent l’une à l’autre par un jeu subtil de rimes ou d'assonances visuelles.

Film de paysage résolument nord-américain, Horizons se retrouve juxtaposé, dans le découpage chronologique du cycle « Une histoire du cinéma », au Portrait réalisé en 1973 par le cinéaste lyonnais Georges Rey (une bobine 16mm en noir et blanc de trois minutes), ce rapprochement ne semblant pas évident à première vue. Pourtant, par un heureux hasard, ces deux objets rendent visible, dans leurs oppositions (court / long, noir et blanc / couleur, plan / montage) la manière dans laquelle le cinéma expérimental, tout en utilisant les caractéristiques spécifiques de son médium d’élection (le film 16 mm) a su réinterpréter deux genres picturaux par excellence : le portrait et le paysage.