Giotto. Atelier de Gasiorowski
1984
Giotto. Atelier de Gasiorowski
1984
Gasiorowski's relationship with painting was both painful and passionate, eminently ambivalent.
Gérard Gasiorowski studied at the School of Decorative Arts and then decided to drop everything, before taking up painting again just as the critics were announcing his disappearance. Starting from scratch, he felt disgust for his art and set about reconquering it in series, such as Croûtes and Impuissances. ln this painting, which is part of the Cérémonies series, a figure dressed in a gown with their back to the viewer seems to be leaning against a wall as though nauseous. Perhaps he is looking at his feet, or at the "indefinite line" that is recurrent in his work and runs here along the floor of his studio? This figure is exactly the same as that of Judas in a 1304-1306 painting by Giotto.
Domain | Peinture |
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Techniques | Peinture acrylique sur toile |
Dimensions | 199 x 208 cm |
Acquisition | Achat, 1985 |
Inventory no. | AM 1985-63 |
Detailed description
Artist |
Gérard Gasiorowski
(1930, France - 1986, France) |
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Main title | Giotto. Atelier de Gasiorowski |
Series title | Cérémonies |
Creation date | 1984 |
Domain | Peinture |
Techniques | Peinture acrylique sur toile |
Dimensions | 199 x 208 cm |
Inscriptions | S.D.B.G. au pochoir : GASIOROWSKI.1984 |
Acquisition | Achat, 1985 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1985-63 |
Analysis
Après les « Tourtes » (1977-1979), qu’il confectionne à partir de ses propres excréments dans une ultime transgression-régression et qu’il signe « Kiga » – figure indienne et imaginaire de la « peinture innocente » à laquelle il s’identifie –, Gasiorowski peut enfin recommencer à peindre. Il entreprend une nouvelle série, les « Cérémonies » (1983-1984), dans laquelle il se réfère aux mythes et cite avec virtuosité et malice les maîtres orientaux, occidentaux ou même préhistoriques de son Musée imaginaire. Il pratique alors la peinture comme un rituel et assimile l’art à une ascèse religieuse, déclarant : « C’est vraiment le sacré que je montre là ». Ici, un personnage de la scène du baiser de Judas, vu de dos et vêtu d’une robe de bure, semble s’appuyer du bras gauche contre une paroi, dans un geste de nausée ou d’extrême fatigue, la tête penchée. Peut-être regarde-t-il ses pieds, ou bien cette « ligne indéfinie » qui court le long du sol de son atelier, espace indéterminé composé d’une suite de variations bleues et grises rappelant certaines peintures de Giotto. À l’instar de celle qui se déployait sur dix mètres pour relier un aurochs de Lascaux aux Asperges de Manet dans Hommage à Manet (1983), elle semble dérouler le fil infini du flux qui subsiste au-delà de toutes les mises en pièces surmontées : le culte de la peinture.
Chantal Béret
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007