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Saison La Présence

2022-2023

Le thème

La Présence

Si le musée a pour rôle de conserver la mémoire de la création artistique d’une époque donnée ou dans un champ donné, il a également et peut-être même surtout pour fonction de mettre le public en présence des œuvres qu’il conserve. C’est cette seconde mission des musées qui été remise en question lors de leur fermeture au plus fort de la crise sanitaire. Cette période a permis de vérifier que, malgré l’ingéniosité et les remarquables performances des télé-dispositifs, rien ne remplace le contact direct avec les œuvres. Aussi est-ce à tirer parti de cette mise en présence des œuvres et du public et à jouer des possibilités de sa réinvention que cette nouvelle saison d’Accélérations voudrait se consacrer.

 

Si l’un des objectifs de ce programme est d’enrichir la collection du Centre Pompidou, ces nouvelles acquisitions se feront au terme d’un processus qui aura d’abord mis une entreprise partenaire du programme et ses équipes en présence d’un ou une artiste au gré d’une résidence. Comme aucun, aucune des artistes concerné(e)s n’est encore présent dans la collection du Centre Pompidou, c’est donc la perspective de nouvelles présences qui se dessinent grâce à Accélérations.


Or, cette expérience de la mise en présence rencontre de plusieurs manières les mutations et les défis aujourd’hui affrontés par les entreprises. Quel sens retrouver à la présence commune, après de longs mois où le télétravail a dispersé les équipes, renvoyant les collaborateurs à l’intimité de leurs logis et souvent à la solitude d’une activité privée des multiples échanges que permet le simple fait d’être ensemble, « sur place » ? Quelle relation inventer entre présentiel et distanciel, dans l’exercice de métiers désormais distribués entre ces deux espaces, et où l’idée même de « lieu de travail » est profondément bouleversée ? Comment cultiver l’attention – c’est-à-dire la présence au monde – dans une vie active aux prises avec le multitasking et constamment traversée de sollicitations multiples ? 


Parce que chaque œuvre d’art procède d’un désir de présence, installant une certaine façon d’être là, déployant autour d’elle un espace commun avec le public, la sélection proposée viendra faire écho à ces interrogations contemporaines, en témoignant des multiples façons dont les œuvres présentées dans un musée savent augmenter leur coefficient de présence. 

Comme aucun, aucune des artistes concerné(e)s n’est encore présent(e) dans la collection du Centre Pompidou, c’est donc la perspective de nouvelles présences qui se dessinent grâce à Accélérations.
 
Michel Gauthier, conservateur en charge de la collection contemporaine, commissaire de la saison

Mathieu Potte-Bonneville, directeur du Département culture et création du Centre Pompidou 


Les entreprises


L'événement inaugural

Live Magazine du Centre Pompidou Accélérations

Déclinaisons et dialogues autour de « la présence »

 

La nouvelle saison du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations a démarré officiellement de manière festive mercredi 9 novembre 2022 avec un « Live Magazine Accélérations ». Une soirée qui a rassemblé plus de 350 personnes dans la grande salle du Centre Pompidou.


Pendant près de deux heures, entrepreneurs, artistes et journalistes se sont succédés sur scène pour une revue vivante et captivante autour du thème de « la présence », fil rouge de l’édition 2022-2023 du Fonds de dotation Accélérations.
Une soirée unique, en deux temps rassemblés dans une même dynamique, et rythmée par un groupe de 3 musiciens fusionnant en direct jazz, funk et soul.

Temps 1 :

6 histoires insolites, touchantes et surprenantes autour de la présence, en mots, en sons et en images

 

Avec la participation d’artistes et intellectuels, parmi lesquels Léna Mauger, Jan Banning, Adrianna Wallis, Barbara Iweins, Élodie Emery et Valérie Cordy.

Temps 2 :

4 dialogues animés et pertinents entre mécènes et artistes pour interroger la présence à l’aune :

  • du post Covid et des mutations du monde du travail avec Matthias Leridon, président du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations et président de Tilder et la journaliste Élodie Emery
  • de notre société de consommation, de la matérialité des objets, des œuvres d’art avec Pierre de Pellegars, directeur Gestion de fortune de BNP Paribas et la photographe Barbara Iweins
  • de notre capacité d’attention, de concentration, avec Dominique Mockly, président de Teréga Accélérateur d’Énergies et la plasticienne Adrianna Wallis
  • de nos engagements collectifs et individuels avec Jean-Paul Julia, directeur général de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté et la journaliste Léna Mauger.

En présence de Michel Gauthier, conservateur en charge de la collection contemporaine, et commissaire de la saison 2022-23.
Et des 4 artistes sélectionnés pour réaliser une œuvre dans le cadre d’une résidence au sein d’une des entreprises mécènes : Armand Jalut, Isabelle Le Minh, Chloé Quenum et Stéphanie Saadé.

Extraits de l'événement inaugural :


Les résidences d'artistes en entreprises

Un vivre ensemble créatif

Chaque saison du Fonds de dotation est placée sous le commissariat d’un conservateur du Musée national d’art moderne (Mnam). C’est à lui que revient la tâche d’identifier, avec ses collègues, les artistes susceptibles de participer à ce programme de résidences en entreprises.
Ces artistes sont ensuite présentés aux entreprises membres du Fonds de dotation. Les binômes artiste-entreprise se forment ainsi tout naturellement après une première rencontre, afin de s’assurer de leur envie réciproque de vivre ensemble cette aventure de plusieurs mois. Le conservateur commissaire accompagne également les artistes tout au long de leur résidence, pour répondre à leurs éventuels questionnements sur les œuvres qu'ils sont en train de réaliser.
C’est aussi lui qui pilotera l’entrée des œuvres produites au sein de la collection du Mnam, leur présentation au Centre Pompidou à la fin de la saison, ainsi que la coordination de l’ouvrage publié à cette occasion.

 

Le commissaire de la saison 2022-2023 est Michel Gauthier

Michel Gauthier est conservateur au Mnam depuis 2010 et a enseigné l’histoire de l’art à l’Université de Paris-Sorbonne de 2007 à 2019.
Au Centre Pompidou, il a notamment été le commissaire des expositions « Bertrand Lavier, depuis 1969 », « Sheila Hicks. Lignes de vie », « Vasarely. Le partage des formes », « Martin Barré », « Farid Belkahia. Pour une autre modernité » ou « La Dation François Morellet ».

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels des recueils d’études (L’Anarchème, Les Promesses du zéro et Le Temps des intermèdes), des monographies (sur Mohamed Melehi, Gerhard Richter, Gerwald Rockenschaub, Claude Rutault ou Didier Vermeiren), ainsi que des essais (Olivier Cadiot, le facteur vitesse ou Saâdane Afif, Saturne et les remakes). 

Chaque résidence est une parenthèse singulière, à la fois pour l’artiste et pour l’entreprise et ses collaborateurs, avec des contours particuliers et propres à chaque binôme.


Armand Jalut
en résidence chez Tilder

 

Armand Jalut est né en 1976 à Paris ; il vit et travaille à Paris.
Diplômé de l’École nationale des beaux-arts de Lyon (2004), il réalise différentes résidences dont Paris/Los Angeles F.L.A.R.E. (2012). En 2018, il est lauréat de la bourse de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions, notamment au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au Centre d’art contemporain La Halle des bouchers à Vienne, au Pern Museum of Contemporary Art en Russie, au Musée des Abattoirs-FRAC Occitanie de Toulouse.

 

La peinture d'Armand Jalut convoque une iconographie cultivant l'ambiguïté et les paradoxes. Il extrait de ses collections d'images certains fragments, les soumet à des déplacements, des jeux combinatoires concevant un dispositif pictural ambivalent. Devenant artefacts, ces objets hyper-figurés s'enrichissent d'un potentiel narratif et affectif. Son travail rend compte de cette manière d’observer l'anodin, l’obsolète, manipulant et recontextualisant le sujet à travers le prisme déformant de la peinture, élaborant une projection fantasmée de l'accessoire.

La résidence d’Armand Jalut chez Tilder s’est déroulée en plusieurs étapes : une présentation de son travail, de sa technique et de son processus de création artistique à l’ensemble des équipes ; puis l’exposition de certaines de ses œuvres au sein du Cabinet de conseil ; l’organisation de visites pour les équipes de Tilder dans son atelier parisien ; et, une fois l’œuvre créée et montrée aux collaborateurs, une séance de brainstorming autour du vocabulaire et du champ lexical utilisés par les consultants dans leur métier de conseil, afin de lui donner un titre en résonance avec leur activité.

À partir de photos de fleurs et d’images de vêtements et d’accessoires, une iconographie soigneusement inventoriée, mêlant prêt-à-porter et motifs floraux, devient prétexte à des jeux combinatoires, d’échelle, de matérialités, de couleurs sophistiquées et de luminescence.

Armand Jalut

Ce dialogue est profondément productif d’idées, d’interrogations, de rires et de propositions… Cela permet de comprendre qu’il y a des points communs entre le monde de l’entreprise et celui de la création, même si chacun imagine le domaine de l’autre comme très éloigné.

Matthias Leridon

Président de Tilder


Isabelle Le Minh
en résidence chez Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté

 

Isabelle Le Minh est née en 1965 à Shötmar (Allemagne) ; elle vit et travaille à Nogent-sur-Marne.

Isabelle Le Minh est diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 1996 et professeure de photographie à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg. Lauréate de la bourse McKinney International Art and Design Residency en 2018, de la Villa Kujoyama en 2019 et de la Villa Saïgon en 2024, elle a exposé notamment aux Rencontres d’Arles, au Mois de la Photo à Montréal, au Centre photographique d’Île-de-France, au FRAC Normandie Rouen, au Goethe Institut à Paris, au CRP/Douchy les Mines, au Musée des Techniques de Dresde. Ses œuvres ont aussi été présentées dans de grandes expositions comme « Noir & Blanc » ou « L'épreuve de la matière » à la BNF.

  

Isabelle Le Minh explore l’essence et les limites de la photographie, en réactive l’histoire, les techniques et les théories. À travers une œuvre protéiforme et polysémique, elle questionne la nature du médium, mais aussi la notion d’originalité dans un mode dominé par l’image. Ayant recours à la citation ou au détournement, ses œuvres jouent avec les mots, les signes et les codes culturels, dans une veine conceptuelle et sensuelle. Hommages et références aux artistes et théoriciens de l’art, aux procédés chimiques, au matériel de prise de vue et aux nouveaux supports technologiques sont autant de jalons qui rythment cette exploration photographique.

 

Isabelle Le Minh a sillonné à de nombreuses reprises le territoire régional, de Dijon à Besançon en passant par Chalon-sur-Saône, pour rencontrer les collaborateurs de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté et visiter de nombreux musées, dont celui du temps et celui dédié à l’inventeur de la photographie Nicéphore Nièpce. Les deux œuvres qu’elle a créées pendant sa résidence ont pris forme au fur et à mesure de ses visites et de ses interactions avec les salariés de l’entreprise. 

Plutôt que produire des images, j’ai préféré m’intéresser au premier inventeur de la photographie, Nicéphore Niépce, une personnalité majeure de Chalon-sur-Saône, devenu aujourd’hui une figure mythique pour de nombreux artistes et photographes.

Isabelle Le Minh 

Ce qui nous a plu dans ce projet de résidence d’artiste en entreprise, c’est de pouvoir capitaliser sur une initiative nationale en lien avec un lieu emblématique, le Centre Pompidou, et de créer une passerelle avec notre région. Nous sommes sensibles au caractère de longévité du projet, l'œuvre produite étant destinée à rejoindre les collections du Musée national d’art moderne.

Lucile Dupont

Directrice de la communication


Chloé Quenum
en résidence chez Teréga via le Fonds de dotation Teréga Accélérateur d’Énergies

 

Chloé Quenum est née en 1983 à Paris ; elle vit et travaille à Paris.

Diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (2011), elle étudie l’anthropologie de l’écriture à l’Ehess. Elle participe à différentes résidences (Fondation d’entreprise Hermès, CCA Lagos avec la Fondation Kadist et Te Whare Hera-Wellington International Artist Residency en Nouvelle-Zélande).

Lauréate du programme Mondes Nouveaux soutenu par le ministère de la Culture en 2023, elle présente une installation à Bordeaux. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives (Palais de Tokyo, Centre Pompidou…)

  

Chloé Quenum travaille à partir d’éléments graphiques, linguistiques ou mobiliers provenant de cultures variées, qu’elle extrait de leur contexte et schématise. Elle interroge l’effet que le changement de contexte induit sur leur compréhension et par conséquent leur capacité à générer de nouvelles histoires. Elle invite à écrire de nouveaux récits mais toujours sur le mode d’un langage crypté. Ainsi elle engage l’imaginaire à se projeter sur ces formes nouvelles, encore chargées de la mémoire de leur signification originelle. Cette notion de déplacement se retrouve dans ses installations qui convient à la déambulation et à la flânerie. 

Chloé Quenum s’est rendue plusieurs fois dans la région paloise pour rencontrer les équipes, découvrir leurs différents métiers et visiter les divers sites industriels de Teréga. L’artiste, qui explore les formes et les signes graphiques pour les transposer sur de nouveaux supports, s’est ainsi intéressée au tuyau en tant que moyen de transmission et à l’architecture tubulaire des sites de stockage de gaz.

Une entreprise qui transporte et stocke du gaz, cela semble assez abstrait. Ce qui m’a plu, c'est ce côté immatériel, inodore, indicible, intangible, et cette invisibilité qui crée du mystère. Je suis partie du paysage industriel, de l’architecture qui transporte cette substance et j’ai travaillé à partir du flux, de la structure des gazoducs qui permettent de faire circuler ce que l’on ne perçoit pas.

Chloé Quenum

Le contact direct entre les artistes et nos collaborateurs nous semble particulièrement précieux et ouvre un extraordinaire champ de possibilités. Ce type de partenariat doit s’inscrire dans la durée, il faut répéter l’opération car la culture a priori peut faire peur. 

Dominique Mockly

Président du Fonds de dotation Teréga Accélérateur d’Énergies


Stéphanie Saadé
en résidence chez BNP Paribas Banque Privée

 

Stéphanie Saadé est née au Liban en 1983 ; elle vit et travaille à Paris.

Diplômée en arts plastiques de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (2010), elle poursuit ses études à la China Academy of Arts de Hangzhou. Elle bénéficie de nombreuses résidences (Jan van Eyck Academie de Maastricht, Cité internationale des arts de Paris). En 2018, elle est lauréate du « 3Package Deal ».

Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions monographiques (Centre Pasquart de Bienne, Musée Van Loon à Amsterdam) et collectives (Sharjah Biennale, Villa Empain, Fondation d’Entreprise Ricard, collection Pinault, Abattoirs de Toulouse, Mucem…)

  

« Le travail de Stéphanie Saadé développe un langage de la suggestion, jouant sur le poétique et la métaphore. Elle nous livre des indices, des signes, des pistes sans images et parfois muettes, qui se répondent les uns les autres comme les mots d’une seule phrase. À nous, spectateurs, de les décrypter, tel un archéologue face à des traces, des fossiles, des fragments. L’énigme se situe souvent du côté de l’histoire personnelle de l’artiste. »

(Caroline Cros, historienne de l’art et commissaire d’exposition, 2017)

 

Stéphanie Saadé s’est installée dans un des salons de la banque privée pendant sa résidence. C’est dans ce lieu qu’elle a mené toutes ses recherches et conservé les éléments liés au projet. Au fur et à mesure de ses rencontres avec les équipes de la banque, elle a pu ressentir une sensibilité commune sur les questions de trajectoire de vie et de transmission. 

La résidence m’a permis de travailler sur un projet de grande ampleur. J’ai pu initier la recherche d’artisans à même de réaliser le projet, rechercher des éléments constituant la matière de l’œuvre, creuser la facette historique du projet et gérer tout l’aspect logistique et administratif. Cette résidence me paraît riche dans les deux sens, pour moi comme pour les équipes de l’entreprise.

Stéphanie Saadé 

La présence de l’artiste au sein de l’entreprise peut sembler abstraite. Il faut parvenir à provoquer les rencontres et les échanges, ce qui n’est pas toujours simple principalement pour une question de plannings. Mais cette expérience est riche et nous sommes déjà fiers de l'œuvre qui va être produite à cette occasion.

Pierre de Pellegars

Directeur Gestion de fortune de BNP Paribas Banque Privée


Expositions

En avant-première, au plus près des acteurs des résidences…

Pour cette saison 2022-2023 du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations, il a été proposé que les œuvres créées pendant les résidences puissent être montrées en avant-première aux collaborateurs des entreprises qui les ont inspirées, suscitant ainsi reconnaissance et fierté des différentes parties-prenantes du projet.

 

Les œuvres d’Armand Jalut et de Stéphanie Saadé ont été exposées au sein de leurs entreprises hôtes, aux sièges de Tilder et de BNP Paribas Banque Privée. Les œuvres d’Isabelle Le Minh et de Chloé Quenum ont été présentées dans des institutions culturelles en région (Musée des beaux-arts de Dijon, Frac Franche-Comté et Musée des beaux-arts de Pau), permettant respectivement à la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté et au Fonds de dotation Teréga Accélérateurs d’Énergies, de tisser de nouveaux liens avec les acteurs de leurs territoires.

…avant leur exposition au Centre Pompidou

Parcours Présence
Œuvres acquises dans le cadre de la saison 2022-2023

du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations

Parcours dédié au niveau 4 du Musée national d’art moderne

Sous le commissariat de Michel Gauthier

Du 14 novembre 2023 au 13 mai 2024

Vernissage mardi 23 janvier 2024

 

Présentation détaillée