Exposition
Prix Marcel Duchamp 2022
Les nommé·es
5 oct. 2022 - 2 janv. 2023

L'événement est terminé

Créé en 2000 pour mettre en lumière le foisonnement de la scène artistique française, le prix Marcel Duchamp a pour ambition de distinguer et de promouvoir à l’international les artistes les plus représentatifs de leur génération. Sont nommés pour cette 22e édition, Giulia Andreani dont la pratique s’enracine dans les récits historiques ; Iván Argote qui repense l’espace public par le biais de la radicalité ; Mimosa Échard, qui propose une alliance singulière entre le vivant et le non vivant ; et Philippe Decrauzat dont le travail instaure un rapport critique avec l’histoire du modernisme.

Avec le soutien de l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français)
Les artistes
Giulia Andreani
La pratique de Giulia Andreani s’enracine dans les récits historiques – histoires fragiles ou tragédies à échelle humaine – qu’elle débusque au gré de ses recherches et des archives qu’elle collecte. L’artiste interroge l’histoire dans ses plis, et ré-agence en un photomontage unique cette archive visuelle et textuelle dans son travail de peintre. Elle exhume des récits singuliers de femmes aux prises avec la grande histoire, des destins occultés hors de toute récupération héroïque. Par l’emploi d’une gamme chromatique unique – le gris de Payne – sa peinture évoque les rapports de pouvoir dans l’histoire, jusque dans l’idée de maternité. Pour le prix Marcel Duchamp, Giulia Andreani place au centre de son propos cette puissance double, intimement liée, alors qu’un conflit fait rage aux portes de l’Europe : celle de donner la mort, ou bien la vie.
Iván Argote
Performances filmées ou installations sculpturales, nombre d’œuvres d’Iván Argote repensent l’espace public par le biais de la radicalité et de l’engagement. Son travail est mû par une double perspective ludique et politique. « Mes œuvres sont des réflexions sur la façon dont nous nous comportons, comment nous comprenons notre environnement proche, et comment [celui-ci] est relié à l’histoire, aux traditions, à l’art, à la politique et au pouvoir ». Pour le prix Marcel Duchamp, Iván Argote reconsidère la façon dont nous sommes traversés par une « mémoire d’oubli » : sur trois places publiques européennes (à Paris, Madrid et Rome), il s’empare de notre passé colonial en agissant sur le destin de trois monuments, symboles de ce pan de l’histoire qui ne passe pas. Dans l’exposition, des obélisques démembrés de velours, anti-monuments ludiques et poétiques, servent d’assise à ce que l’artiste nomme des films d’anticipation.
Philippe Decrauzat
La peinture et le film chez Philippe Decrauzat instaurent un rapport critique avec l’histoire du modernisme en établissant un jeu visuel et référentiel avec certaines stratégies perceptives propres aux avant-gardes historiques et aux pratiques exérimentales, élargissant ses sources à des domaines aussi divers que le graphisme, la musique ou la science-fiction. Son œuvre mobilise des phénomènes optiques qui interrogent autant l’auteur que le statut de l’image. Leur rapport complexe au temps et à l’espace – devenu dilaté, comprimé ou cyclique – en perturbe ainsi l’appréhension. Pour le prix Marcel Duchamp, Philippe Decrauzat propose deux espaces distincts et complémentaires. Des « shaped canvas » et une « boucle » cinématographique relaient l’expérience spatio-temporelle du corps dans l’exposition.
Mimosa Échard
L’œuvre de Mimosa Échard propose des alliances singulières, où l’organique côtoie le technologique et le synthétique. Cette pharmacopée ambivalente infuse un travail protéiforme – vidéo, peinture, sculpture, installation – qui puise dans la culture pop ou la contre-culture psychédélique. Souvent issu de collaborations avec différents créateurs et créatrices, au nombre duquel on trouve écrivain(e)s et musicien(ne)s, son travail trace une histoire matérielle de la tactilité qui en dessine une autre, subrepticement mais aussi profondément politique. Pour le prix Marcel Duchamp, elle conçoit un « objet architectural ambigu ». Oscillant entre le sublime et l’abject, cette machine « lacrymale » de perception, ou écran désirant, produit des flux ininterrompus, à l’image de ceux de notre société liquide.
Programme des rencontres organisées par Iván Argote
Trois rencontres au sein de cet espace interrogent l’architecture du pouvoir dans l’espace public, les actions menées autour des monuments, et la fiction spéculative comme outil de transformation. Cette série de conversations est organisée par Kathryn Weir (directrice du Musée Madre à Naples) et Iván Argote.
20 octobre – 19h30 - 21h :
Que nous raconte l’architecture de l’espace public ?
(What does the architecture of public space say to us?)
Françoise Vergès (politologue et militante)
Seumboy Vrainom :€ (apprenti chaman numérique)
10 novembre – 19h30 - 21h
Futurs désirables et contre-dystopies
(Desirable futures and counter-dystopias)
Michael Roch (écrivain et scénariste)
Laura Nsafou (écrivaine et blogueuse afroféministe)
Intervention vidéo de Hélène Cixous (écrivaine et dramaturge)
1er décembre – 19h30 - 21h
Perspectives et actions du peuple Misak en Colombie
(Perspectives and actions of the Misak community in Colombia)
Tatiana Bachiller (sociologue, représentante de la communauté Misak)
Taita Luis Felipe Muelas (Taita, leader de la communauté Misak)
Accès aux rencontres dans la limite des places disponibles
Où
Galerie 4, niveau 1
Quand
5 oct. 2022 - 2 janv. 2023
Réservation fortement recommandée
Partenaires
Le prix Marcel Duchamp 2022 est organisé par l’Adiaf en partenariat avec le Centre Pompidou