Projection et rencontre

Vestimentaires

Name: Vestimentaires - Soirée de rencontre à l'occasion de l’inauguration du numéro d’automne n°161 des « Cahiers du Musée national d’art moderne » - Art et mode
Start: 2022-12-09
End: 2022-12-09
Location: Centre Pompidou

Soirée de rencontre à l'occasion de l’inauguration du numéro d’automne n°161 des « Cahiers du Musée national d’art moderne » - Art et mode

09 déc. 2022

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L'événement est terminé

« La Mode, cette fois, ne viendrait-elle pas du Salon de Peinture ? », se demandait Stéphane Mallarmé, écrivant à l’automne 1874, sous le pseudonyme de Marguerite de Ponty, dans La Dernière Mode, « Gazette du monde et de la famille » que le poète rédigea seul, ou presque, l’espace de huit livraisons éphémères. Et il ajouterait un peu plus tard, recourant à un autre nom d’emprunt (le transparent Ix) : « Rien n’est à négliger de l’existence d’une époque : tout y appartient à tous. »

C’est selon une même perspective, qui prend acte des liens de l’art et du costume tout en revendiquant le droit d’aborder un domaine qui échappe en temps ordinaire à leur juridiction, que Les Cahiers du Mnam, avec une livraison intitulée « Vestimentaires », proposent un ensemble de textes et d’images qui laissent entrevoir sous divers angles les croisements —chaîne et trame — dont est tissée cette affinité immémoriale. La toile, support textile dans nombre de cas du tableau aussi bien que du vêtement, lesquels nous font autant qu’on les fait, fournit une voie d’accès possible à la question. Au cours de cette soirée Émilie Hammen évoque les liens entre mode et avant-gardes et l’œuvre passionnante de Kiki Kogelnik (1935-1997), artiste autrichienne qui entreprit une réflexion plastique sur le costume dans tous ses états, est analysée en détail par Guillaume Leingre. Jeanne Vicerial présente ses recherches les plus récentes. On retrouve également Yves Saint Laurent et Martin Margiela, artistes de mode s’il en fut, qui nous rappellent au passage combien le spectre de la disparition hante le champ qui nous occupe ici, couture et peinture mêlées.

Avec Émilie Hammen, historienne de la mode et enseignante à l’Institut français de la mode ; Guillaume Leingre, historien de l’art et directeur de l’agence Art Matters ; Olivier Schefer, philosophe et écrivain, professeur d’esthétique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Jeanne Vicérial, designer vêtement et artiste, fondatrice de Clinique vestimentaire.

Séance animée par Jean-Pierre Criqui, conservateur au Centre Pompidou (collections contemporaines) et rédacteur en chef des Cahiers du Mnam.

Conférence complétée d’une projection d’une capsule Vidéodanse autour de mode et danse

Émilie Hammen est docteure en histoire de l’art (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et enseigne l’histoire et la théorie de la mode à l’Institut français de la mode (IFM). Ses travaux portent sur l’historiographie de la mode ainsi que sur les rapports que cette dernière entretient avec l’art, et tout particulièrement les avant- gardes. Sa thèse, intitulée La Mode à l’épreuve de l’art, est en cours de publication aux Éditions B42. Elle a par ailleurs codirigé l’ouvrage Les Grands Textes de la mode (Éditions IFM/ Regard, 2017) et dirige actuellement un numéro spécial « Mode(s) » pour la revue Perspective (à paraître en 2023). Elle a également été commissaire associée pour l’exposition sur le couple de mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles et ses liens avec la mode (« La fabrique d’une image : les Noailles et la mode », Villa Noailles, Hyères, 2015).

Jeanne Vicérial est née en 1991 et travaille à Montreuil. Elle est designer vêtement, chercheuse et artiste. Elle étudie au lycée Paul Poiret, à Paris, dans la branche costumier, puis au London College of Fashion, en 2014, section « Accessoire et maroquinerie », et enfin à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad) en « Design vêtement », où elle obtient un Master. Elle poursuit sa formation par une thèse en 2019, intitulée « Clinique vestimentaire », sous la direction de Jean-François Bassereau (université de recherche Paris Science et Lettres – PSL Research University), préparée à l’Ensad, durant laquelle elle invente une technique, le « tricotissage », mise en œuvre par une « machine capable de tisser sur mesure selon des données corporelles », et brevetée en 2017. Une exposition de son œuvre est programmée en janvier 2023 à la galerie Templon à Paris. Un court métrage réalisé avec Louise Ernandez autour des gisants de la Basilique cathédrale de Saint-Denis est en cours de production.

Olivier Schefer est philosophe et écrivain. Il enseigne l’esthétique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Traducteur et interprète de l’œuvre théorique de Novalis, il a consacré plusieurs ouvrages au romantisme allemand et à ses survivances modernes. Auteur de textes pour des catalogues d’artistes contemporains, il a récemment publié : Sur Robert Smithson. Variations dialectiques (La Lettre Volée, 2021) et participé au catalogue de la prochaine exposition de Cyprien Gaillard, Humpty \ Dumpty (Lafayette Anticipations / Palais de Tokyo, 2022).

Guillaume Leingre a été professeur d’histoire de l’art et responsable des partenariats culturels à l’Institut français de la mode (IFM), entre 2019 et 2022, et dirige désormais l’agence de conseils Art Matters qu’il a fondée, tout en poursuivant un doctorat en histoire de l’art. Son ouvrage sur l’avant-garde à Vienne (1900-1990), projet pour lequel il a obtenu une bourse du Getty Research Institute en 2018, sera publié en 2023 par les éditions Allia.