"A la belle étoile"

A l'occasion des 30 ans du Centre Pompidou, 'A la belle étoile', projection vidéo spectaculaire sur la Piazza, a été commandée à l'artiste suisse Pipilotti Rist. Cette projection sera visible la nuit, du 30 janvier au 26 février 2007.

À la belle étoile est projetée sur la Piazza, en une gigantesque image de 60 m x 30 m environ, à partir des étages du Centre.

L'oeuvre se déploie en trois dimensions : elle existe d'abord pour les spectateurs sur la Piazza; immergés dans l'univers créé par l'artiste et «caressés par ses images sonores» ils deviennent ainsi participants de l'installation ; puis depuis les étages élevés du bâtiment et les escaliers mécaniques dans lesquels est diffusée une musique de l'artiste et de Mister Solo Anders Guggisberg. Enfin, les visiteurs peuvent ensuite appréhender l'oeuvre dans son ensemble, au niveau 6, en haut du Centre Pompidou.

Pour marquer cet anniversaire, le Centre invite le public à découvrir la projection, en accès libre depuis le haut du bâtiment les vendredis, samedis, dimanches, entre 21h et 23h, du 3 au 25 février inclus.

Dans ce projet, Pipilotti Rist poursuit son exploration de l'espace et de la relation de l'œuvre à la ville et écrit : « la plupart des séquences d'images sont prises en plongée et contre-plongée. Les images en plongée accentuent l'impression de hauteur depuis les différents paliers du Centre Pompidou. La Piazza fait effet de miroir lorsque sont projetées des images filmées en contre-plongée. La confusion des perspectives et des échelles amène les spectateurs à se sentir en apesanteur et à dériver vers un état primitif.

Une des protagonistes avale la caméra et le spectateur se retrouve immergé dans une coulée orange de lave. Le film se poursuit dans un univers végétal, puis devant un coucher de soleil. Une séquence d'envol à travers les galaxies est baignée dans l'obscurité. La lumière chaude des bougies ramène le spectateur vers la protagoniste du début, dont la chevelure enveloppe la terre.

Avec cette œuvre je désire susciter un éclat de conscience dans les esprits des spectateurs, je veux leur adresser de la douceur et les amener à relativiser leurs problèmes personnels. La vidéo oscille entre micro- et macrocosme ; de la sorte, de nouvelles portes s'ouvrent sur des sujets complexes, tels que notre provenance du liquide amniotique, l'hypothèse d'un purgatoire et d'un système économique. Les spectateurs sont supposés atteindre un état de flux au sein duquel de nombreuses (autres) choses semblent soudain possibles. Ce projet s'inscrit dans la continuité de mon travail et des processus qui en découlent. Les images et les sons sont censés susciter l'impression d'être totalement aspiré dans la vidéo. Que l'on ait une approche horizontale de la projection (sur la Piazza), en perspectivedepuis les étages supérieurs du Centre Pompidou, ou que l'on en ait une vue globalesur internet, cette impression est renforcée par la caméra hypnotique, que j'appelle seagull camera style (caméra planant comme une mouette), et par la bande sonore.» Pipilotti Rist.

Biographie Pipilotti Rist, née en 1962 en Suisse, vit à Zürich. Ses premières vidéos sont imprégnées de son goût pour la musique et la culture pop ; depuis les années 1990, elle réalise essentiellement des installations vidéo, dans lesquelles elle développe une esthétique acidulée plus abstraite, toujours axée sur le corps et l'identité féminine. Récemment, elle a exposé une de ses installations dans la chapelle San Stae lors de la Biennale de Venise 2005. Une exposition rétrospective vient de lui être consacrée au musée d'art contemporain de Houston jusqu'en janvier 2007. Le musée de Stockholm, Magasin 3, accueillera au début de l'année prochaine des installations majeures de son œuvre, ainsi qu'une création spécifique pour cette occasion.