Débat / Rencontre
Bureau des archives populaires du Centre Pompidou
Parole à Philippe Artières
11 janv. - 9 nov. 2017
L'événement est terminé
Pendant toute l'année 2017, année du 40e anniversaire de l'ouverture du Centre Pompidou, Philippe Artières s'installe à son bureau, dans le Forum
LA COLLECTE (de janvier à mars)
De janvier à mars 2017, année du 40e anniversaire de l’ouverture du Centre Pompidou, Philippe Artières s’installe à son bureau, dans le Forum, aux dates indiquées ci-dessous. Pour cette permanence inédite, il invite les visiteurs et fidèles à lui confier souvenirs et documents pour recueillir auprès du public les Archives populaires du Centre Pompidou. Une permanence se tiendra tous les jeudis de 18h à 20h dans le Forum 0, à partir du 9 février.
« Aujourd’hui pour moi être un chercheur c’est aussi continuer à chercher. Cela paraît une évidence mais là encore, il s’agit de réaffirmer le tremblement, le tâtonnement comme pratiques de connaissance. » Philippe Artières.
Mercredi 11 janvier, 15h00-21h00, Forum
Jeudi 12 janvier, 18h30, Bibliothèque Kandinsky
Jeudi 19 janvier, 18h00-20h00, Forum
Samedi 4 février 2017, 11h00-23h00, Forum
Dimanche 5 février 2017, 14h00-18h00, Forum
Jeudi 9 février, 18h00-20h00, Forum (1ère permanence)
Samedi 11 février, 14h00-18h00, Forum
Dimanche 12 février, 14h00–18h00, Forum
Jeudi 16 février, 18h00-20h00, Forum
Vendredi 17 février, 16h00-20h00, Forum
Jeudi 23 février, 18h00-20h00, Forum
Lundi 27 février, 15h00-19h00, BPI
Jeudi 2 mars, 18h00-20h00, Forum
Jeudi 9 mars, 18h00-20h00, Forum
Jeudi 16 mars, 18h00-20h00, Forum
Mercredi 22 mars, 14h00-18h00, Forum
Jeudi 23 mars, 18h00-20h00, Forum
Jeudi 30 mars, 18h00-20h00, Forum
L'INVENTAIRE (mai 2017)
De janvier à mars, de nombreux visiteurs ont confié au Bureau des archives du centre Pompidou un souvenir, une émotion, un document. Que dessine cette collection sensible, faite de fichiers numériques, d'enregistrements sonores, de feuilles de papiers ou encore de photographies. Lors de trois séances, dans l'espace Forum -1, Philippe Artières convie chacun à venir partager le travail d'inventaire de ces singuliers matériaux. Occasion de penser/classer et d'imaginer l'archive du dispositif qu'est le Centre Pompidou.
Jeudi 4 mai, 16h00-18h00, Forum -1
Mercredi 10 mai, 16h00-18h00, Forum
Dimanche 14 mai, 16h00-18h00, Forum
Lundi 3 juillet, 19h, Cinéma 2
Entretien de Philippe Artières avec William Chamay
Après avoir incité les visiteurs à lui confier des souvenirs et des documents pour recueillir les Archives populaires du Centre Pompidou, Philippe Artières invite William Chamay à proposer une sélection subjective de fragments d’archives sonores et audiovisuelles.
Adjoint au service de la Parole depuis 2000, après avoir travaillé au service audiovisuel du Centre Pompidou, William Chamay a été un auditeur assidu des activités de Parole au Centre Pompidou. Il fera entendre un choix d'archives issues du fonds même du Centre Pompidou depuis son ouverture, et aujourd’hui difficilement accessibles comme par exemple, Francis Ponge, Jorge Luis Borges ou encore Raymond Hains.
RESTITUTION (Septembre-décembre 2017)
Après la phase de collecte, vient pour Philippe Artières, celle de restituer documents, souvenirs, anecdotes, histoires grandes et petites qui lui ont été confiées par les usagers et personnels du Centre Pompidou.
Qu’est-ce qu’on disais-je?
Sur la piazza, Philippe Artières livre son récit de collecte des visiteurs du BAPCP, par une série de prises de parole où il met en voix documents, images, récits qui lui ont été confiés pendant les deux mois d’ouverture du Bureau. L’historien se fait narrateur.
Samedi 23 et dimanche 24 septembre, 15h-18h, Piazza
Jeux d’histoire. Que faire des souvenirs ?
Lors d’une soirée avec les membres du Centre d’Histoire Expérimentale (CHE), expérimentation in situ de procédures de travail sur les archives de l’hétérotopies collectées par le BAPCP. L’historien se confronte à ses sources.
Avec Anne-Emmanuelle Demartini, Quentin Deluermoz, Noémie Giard, Yann Potin, Sylvain Venayre et Philippe Artières
Jeudi 9 novembre 2017, 19h, Forum
Renseignements :
Ines Henzler, ines.henzler@centrepompidou.fr
Pour rester informé :
Christine Bolron, paroleaucentre@centrepompidou.fr
Quand
15h - 21h
13h - 19h
18h30 - 0h30, tous les jeudis
À partir de 18h
11h - 17h
14h - 20h
À partir de 18h, tous les jeudis
15h - 21h
14h - 20h
16h - 22h
16h - 22h
19h - 1h
13h - 19h
19h - 1h
La séance prévue le 16 décembre est annulée
Où
Histoire sensible
Pour contribuer au mouvement des idées en France et s’affirmer comme un espace de réflexion et d’échange, le Centre Pompidou a choisi d’associer un grand invité à l’élaboration de son programme de rencontres et de conférences publiques. L’historien et écrivain Philippe Artières, chercheur au Cnrs, s’impose aujourd’hui comme l’un de ceux qui expérimentent et renouvellent la manière d’écrire l’Histoire. Tout au long de l’année 2017, à l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou, il inspirera et suscitera l’écriture d’une histoire sensible du Centre Pompidou.
UNE INVITATION EST LANCÉE À PHILIPPE ARTIERES POUR LA SAISON 2017 DÉDIÉE À UNE HISTOIRE SENSIBLE DU CENTRE POMPIDOU
Jean-Max Colard ‑ Quelle est votre relation personnelle avec le Centre Pompidou ?
Philippe Artières ‑ C’est sans doute le premier lieu culturel que j’ai fréquenté seul. Lycéen puis étudiant dans les années 1980, j’allais beaucoup à la Bpi où j’écoutais des disques, regardais des vidéos, consultais les livres, et je voyais les expositions. C’est devenu pour moi un lieu ; il m’arrivait d’aller au musée pour voir un tableau quelques minutes puis d’entendre une annonce et d’assister à une table ronde sur un sujet dont j’ignorais tout ou presque. Le Centre Pompidou a été pour moi un extraordinaire espace de formation continue. Il modifie ma manière de regarder et de penser. Il me déplace. Ce plaisir de la découverte m’est resté ; j’aime y aller sans but précis, me faire surprendre par une parole, une image, un geste. Le chercheur en sciences sociales que je suis aime cette idée d’abandon. Elle m’est en quelque sorte absolument nécessaire. Le Centre est dans l’espace de la cité et en cela il est unique comme l’est la relation de chacun à ce dispositif, quarante ans après son ouverture.
JMX ‑ Vous lancez « les archives populaires du Centre Pompidou » ?
PA ‑ C’est très ambitieux et un peu fou. J’entends par archives populaires, non pas les traces des visiteurs ou usagers depuis 1977, mais l’ensemble des impressions présentes qui habitent chacun dans la relation qu’il a au Centre Pompidou. J’espère faire émerger un portrait en creux, composé des fragments de chacun dans la relation intime qu’il entretient avec ce lieu. Pour beaucoup, le Centre Pompidou est un lieu hybride où l’on vit des expériences sensibles, intellectuelles, humaines… Nous voulons les collecter. Cette archive sensible peut prendre la forme d’un texte, d’une photographie numérique, d’un enregistrement oral… Elle est à « inventer » comme on découvre un trésor.
JMX ‑ Vous occupez un bureau des archives personnelles à l’entrée du bâtiment. C’est aussi une performance artistique ?
PA ‑ Entrer dans le Centre Pompidou, c’est d’abord pénétrer un environnement singulier. Il m’a paru évident qu’il fallait mener mon projet en étant physiquement présent. Je crois à l’interaction, à la rencontre. On ne livre pas des archives personnelles à quelqu’un sans être pleinement en confiance ; je crois que les « permanences » sont l’occasion d’établir cette confiance.
JMX ‑ Comment définiriez-vous aujourd’hui votre travail d’historien et de chercheur ?
PA ‑ Il fait entendre des voix qui sont soit négligées, soit tues, le plus souvent considérées comme ne participant pas de l’Histoire. Il ne s’agit pas pour moi de les ressusciter, de les sacraliser, mais de m’efforcer d’attirer l’attention sur l’intérêt de ce « marmonnement du monde » comme disait Foucault. Je fais partie de ces chercheurs qui ont le savoir inquiet et pour lesquels il n’y a pas quelques grands hommes et puis des milliers de « petits hommes ». Être un chercheur, c’est aussi continuer à chercher. Cela paraît une évidence mais là encore, il s’agit de réaffirmer le tremblement, le tâtonnement comme pratiques de connaissance.
PERSON - Jean-Max Colard
Source :
in Code Couleur, n°27, janvier-avril 2017, pp. 46-47
