Rencontre avec Christian Rizzo

Les titres que Christian Rizzo donne à ses pièces sont des citations littéraires, du côté de Proust, de Lewis Caroll, d'une longueur inaccoutumée. Les créatures les plus composites hérissées de bottes Lacroix, "dismorphées" à la Leigh Bowery peuplent des plateaux conçus comme des vitrines de mode, des podiums, cimetières designés par un étalagiste qui fait de l'acte de déposition (des corps, des objets) son geste post-chorégraphique.

Cloison blanche qui vient dérober le plateau hanté du souvenir de Cocteau pour Avant un mois je serai revenu et nous irons ensemble en matinée, tu sais, voir la comédie où je t'ai promis de te conduire ; combinaison de motard casqué dans Skull*cult ; chutes dos tourné et gueules ouvertes dans des cris munchiens, en ouverture de Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement car ils eurent le temps de regarder tout autour ; corps couchés au sol, visage couvert de Ni fleurs ni Ford Mustang, tout disparaît à vue chez Rizzo, qui travaille la danse dans son ravissement.

L.G.

Rencontre avec Christian Rizzo, accompagnée d'extraits de films et animée par Laurent Goumarre.