Concetto spaziale, Natura (59-60-N.36) (Concept spatial, Nature)
1959 - 1960
Concetto spaziale, Natura (59-60-N.36)
(Concept spatial, Nature)
1959 - 1960
« J'ai pensé en réalisant les Natura à ces mondes inconnus, à la lune avec ces trous, ce silence terrible qui vous angoisse, et ces astronautes qui découvrent ce nouveau monde. » (Fontana)
Lucio Fontana revient à la pratique de la céramique et de la sculpture en 1959. C'est à Albisola, haut lieu de la céramique italienne, qu'il conçoit une trentaine de sphères, chacune intitulée Natura, mot désignant également le sexe féminin en argot italien. Puissamment modelées, ces boules - creusées ou fendues - qui conservent l'empreinte des mains de l'artiste, apparaissent comme des formes échappant aux catégories : trop travaillées pour être tout à fait naturelles, trop peu finies pour être tout à fait civilisées.
Domaine | Sculpture |
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Technique | Terre cuite |
Dimensions | Diamètre : 68 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
N° d'inventaire | AM 1983-380 |
Pas de reproduction
Informations détaillées
Artiste |
Lucio Fontana
(1899, Argentine - 1968, Italie) |
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Titre principal | Concetto spaziale, Natura (59-60-N.36) (Concept spatial, Nature) |
Date de création | 1959 - 1960 |
Domaine | Sculpture |
Technique | Terre cuite |
Dimensions | Diamètre : 68 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1983-380 |
Analyse
Au cours de l'année 1959, parallèlement à la réalisation de très nombreux tableaux à entailles, Fontana revient à la pratique de la céramique. À Albisola, là où il avait découvert cette activité au cours des années 1930, il réalise une série de terres cuites, grossièrement sphériques, de dimensions importantes, et percées tantôt de perforations tantôt d'entailles qu'il intitule « Natura ».
Fontana, tout en conservant à la surface de ces sphères les traces d'un modelage sommaire, transpose ainsi les tagli et les buchi du domaine de la peinture à celui de la sculpture. Tandis que les entailles dessinent en profondeur un équateur à ces sphères, les perforations suggèrent des sortes de cratères lunaires qui font éclater leur sphéricité. Échappant, par leurs dimensions et leur allure rude, à la majesté monumentale comme à la préciosité de l'objet d'art, ces sphères se présentent comme des «objets non-identifiables», trop travaillés pour être tout à fait naturels, trop peu finis pour être tout à fait civilisés. Elles s'affirment, ainsi que le dit Fontana, comme des matériaux inertes que l'homme amène à la vie en laissant la trace de son intervention. Présentées pour la première fois à l'exposition «Dalla natura all'arte», organisée par Michel Tapié au palazzo Grassi à Venise, en 1960, les «Natures» seront ensuite partiellement tirées en bronze, du vivant de l'artiste, et parfois exposées en plein air (comme à Zurich, en 1976).
Jean-Paul Ameline,
Johan Popelard
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007