Wall Hanging (Pièce de feutre suspendu au mur)
1969 - 1970
Wall Hanging
(Pièce de feutre suspendu au mur)
1969 - 1970
À partir de 1967, Morris entame une série de sculptures entièrement faites de plaques de feutre, qui, fixées au mur, se déploient dans l'espace.
Si l'artiste intervient sur la variation des couleurs, des plis et leur disposition, c'est le poids du matériau qui décide de la forme finale. À la même période, il publie dans la revue Artforum en 1968 un texte aux allures de manifeste, intitulé «Anti Form». Il y recense les artistes américains qui, depuis l'après-guerre, favorisent un processus qui laisse parler la matière, le hasard et la gravité. L'artiste, dès lors, n'est plus le souverain maître des éléments et I' œuvre n'est plus un objet immobile, solide et éternel.
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
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Technique | Feutre découpé |
Dimensions | 250 x 372 x 30 cm |
Acquisition | Donation de M. Daniel Cordier, 1989 |
N° d'inventaire | AM 1989-458 |
Informations détaillées
Artiste |
Robert Morris
(1931, États-Unis - 2018, États-Unis) |
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Titre principal | Wall Hanging (Pièce de feutre suspendu au mur) |
Titre de la série | Felt Piece |
Date de création | 1969 - 1970 |
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
Technique | Feutre découpé |
Dimensions | 250 x 372 x 30 cm |
Acquisition | Donation de M. Daniel Cordier, 1989 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1989-458 |
Analyse
À partir de 1967, Morris entame une série de sculptures entièrement faites de plaques de feutre industriel mesurant 2,5 centimètres d’épaisseur. Préalablement découpées par l’artiste, ces plaques sont fixées au mur et se déploient dans l’espace. Si l’artiste intervient sur la variation des couleurs et des plis, ainsi que sur la disposition dans l’espace, c’est le poids du matériau qui décide de la forme finale. En 1968, Robert Morris publie d’ailleurs dans la revue Artforum un « manifeste » en faveur d’un processus selon lequel l’artiste délègue le choix artistique et le geste à la matière. Il évoque, à juste titre, un « making by itself », une formule appropriée, aussi parlante que celle de Duchamp pour qualifier ses readymades. Intitulé « Anti Form », cet essai recense, depuis Jackson Pollock et Morris Louis, les expressions américaines de ce processus qui « laisse parler » la matière, la gravité et le hasard. Dans le champ de la sculpture, le « making by itself » se répand largement à partir de 1967 – que l’on pense à Robert Smithson déversant de l’asphalte sur une colline ( Asphalt Rundown , Rome, 1969), à Richard Serra projetant du plomb fondu ou encore à César qui laisse se répandre à même le sol de la mousse polyuréthane –, pour ressurgir, en 2004, avec les sculptures en vaseline de Matthew Barney et le « remake » interprété par Serra dans le film Cremaster 5 . Les « Felt Pieces » peuvent aussi être confrontées aux œuvres d’autres figures européennes, comme Joseph Beuys, pour qui le feutre à une valeur énergétique et symbolique, sans oublier Claes Oldenburg, une des références que Robert Morris cite dans « Anti Form ».
Caroline Cros
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007