IKB 3, Monochrome bleu
1960

IKB 3, Monochrome bleu
1960
Depuis les premiers tableaux monochromes d’un bleu outremer breveté « IKB » (« International Klein Blue »), datant de la seconde moitié des années 1950, l’œuvre d’Yves Klein obéit à une même conception. Pour lui, le rôle de l’artiste est de saisir la beauté partout où elle se loge, pour la révéler aux autres hommes. Comme ici avec ce tableau de grand format IKB 3, le bleu est pour l’artiste chargé de sensibilité et propice au passage du matériel à l’immatériel : « Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes, matérielles et tangibles, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a de plus abstrait dans la nature tangible et visible. »
Domaine | Peinture |
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Technique | Pigment pur et résine synthétique sur toile marouflée sur bois |
Dimensions | 199 x 153 cm |
Acquisition | Achat, 1974. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-6 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Allée centrale Nord
Informations détaillées
Artiste |
Yves Klein
(1928, France - 1962, France) |
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Titre principal | IKB 3, Monochrome bleu |
Date de création | 1960 |
Domaine | Peinture |
Technique | Pigment pur et résine synthétique sur toile marouflée sur bois |
Dimensions | 199 x 153 cm |
Acquisition | Achat, 1974. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1975 |
Secteur de collection | Arts Plastiques |
N° d'inventaire | AM 1975-6 |
Analyse
Parmi les quelque deux cents « IKB » (« International Klein Blue ») créés, quinze sont du format le plus grand, d’environ 200 x 150 cm. La plupart ont été réalisés en 1960, à l’occasion de la première exposition rétrospective consacrée à Klein, à Krefeld. L’artiste meurt un an après, en 1962, avant d’avoir pu mener à terme la publication de ses écrits – auxquels il consacrait la moitié de son temps, donnant à certains l’importance d’œuvre – qui ne seront édités que quarante ans plus tard, et révèleront l’artiste comme le meilleur commentateur de son travail. Ces écrits permettent d’apporter des réponses aux interrogations suscitées par les célèbres « IKB ». Klein répond par exemple à la question de l’abandon de la polychromie (utilisée en 1954-1956) pour le bleu : « Le bleu n’a pas de dimensions. Il est hors des dimensions, tandis que les autres couleurs, elles, en ont […] Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes, matérielles ou tangibles d’une manière psychologique, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible. » Ou encore, à la question du dépassement du tableau par la couleur, de la peinture par le spirituel : « La monochromie est la seule manière physique de peindre permettant d’atteindre à l’absolu spirituel. En imaginant que le cinéma ait toujours existé, que l’on n’ait connu que des images mouvantes, le créateur d’une éventuelle image fixe aurait été aujourd’hui génial. » Enfin, pour expliquer l’invention d’un bleu original : « J’ai cherché un medium fixatif capable de fixer chaque grain de pigment entre eux, puis au support, sans qu’aucun d’eux ne soit altéré ni privé de ses possibilités autonomes de rayonnement, tout en faisant corps avec les autres et avec le support, créant ainsi la masse colore [ sic ], la surface picturale. »
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007