Vendredi 1
1951

Vendredi 1
1951
"Ce que je réalise avec l'alphabet plastique, et grâce à lui, c'est mon propre langage plastique." (Herbin)
Cofondateur en 1931 du groupe Abstraction-Création, Auguste Herbin conçoit dès 1942 des compositions à partir d'un "alphabet plastique", faisant correspondre à chaque lettre de l'alphabet des formes géométriques simples, des couleurs en aplat et même des notes de musique. Ce sont donc les lettres de son titre qui ont déterminé la composition à la fois rigoureuse et ludique de Vendredi 1.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 96 x 129 cm |
Acquisition | Achat, 1976 |
N° d'inventaire | AM 1976-6 |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 25 : Abstraction géométrique et cinétisme après 1945
Informations détaillées
Artiste |
Auguste Herbin
(1882, France - 1960, France) |
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Titre principal | Vendredi 1 |
Date de création | 1951 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 96 x 129 cm |
Inscriptions | S.D.B. : -DR. : Herbin 1951 |
Acquisition | Achat, 1976 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1976-6 |
Analyse
En 1931, Herbin rejoint le groupe Abstraction-Création fondé par Vantongerloo et Van Doesburg avec Arp, Gleizes, Hélion, Kupka et Valmier. Il se dépense dans l’organisation d’expositions d’art non figuratif : Salon des Surindépendants, Salon Association 1940, qui préparent le succès d’Abstraction-Création, puis de l’exposition « Réalités nouvelles » en 1939, et du Salon des Réalités nouvelles en 1946. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Herbin croise le marchand Louis Carré, qui aurait hâté une reconnaissance définitive si Léonce Rosenberg ne s’en était encore mêlé. Léon Degand révèle, dans Les Lettres françaises en 1946, « les surprenantes et sages disciplines dans lesquelles Herbin puise le meilleur de son inspiration ; les résultats, aux formes simples et affirmées, aux couleurs pures et combinées, avec une profonde connaissance de leur signification sont convaincants par eux-mêmes ». Le collectionneur Pierre Peissi et la galerie Denise René assoient définitivement la réputation d’Herbin auprès des amateurs européens.
Mais en 1950, Herbin affronte un autre drame. L’engagement de toute une vie au parti communiste est remis en question par la sottise de ses dirigeants qui exigent que tous les artistes militants satisfassent à l’incongruité du réalisme socialiste. Herbin garde sa carte du Parti tout en continuant à juxtaposer héroïquement triangles et carrés. La lecture de Vendredi 1 (cat. rais. n° 940), révélé au VIe Salon des Réalités nouvelles en 1951 (6 juin-8 juillet), puis présenté chez Sidney Janis à New York (« Herbin. Recent Paintings », 29 décembre 1952-17 janvier 1953), au format plus large, d’une époque plus prospère, n’est donc pas aussi évidente qu’il y paraît. Et ce n’est pas dans les aphorismes que le peintre édite sous le titre, L’Art non-figuratif non-objectif , en 1949, que se trouvent les clés de son esthétique de « l’alphabet plastique », mis au point en 1942, mais dans sa fidélité à un idéal d’absolu plastique, très loin des murs de briques de son Quiévy natal.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007