Study of the Human Body (Etude du corps humain)
[1981 - 1982]

Study of the Human Body
(Etude du corps humain)
[1981 - 1982]
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile et pastel sur toile |
Dimensions | 198 x 147,5 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
N° d'inventaire | AM 1982-433 |
Informations détaillées
Artiste |
Francis Bacon
(1909, Irlande - 1992, Espagne) |
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Titre principal | Study of the Human Body (Etude du corps humain) |
Date de création | [1981 - 1982] |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile et pastel sur toile |
Dimensions | 198 x 147,5 cm |
Notes | Panneau central d'un triptyque démantelé ensuite par l'artiste |
Acquisition | Achat, 1983 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1982-433 |
Analyse
Au nom d’une singulière et toujours mystérieuse alchimie, nombre de peintres nourrissent leur œuvre tardif d’obsessions sexuelles. À l’instar de Picasso, dont l’œuvre a profondément inspiré la sienne, Francis Bacon peint, dans les dernières années de sa vie, ses œuvres les plus érotiques. Loin des scènes d’accouplement violentes et gymniques (elles étaient inspirées des lutteurs de Muybridge) des années 1960, Bacon donne alors de ses nus une image de douceur, une vision d’innocence (voir Man at a Washbasin [Homme au lavabo], 1989-1990, coll. part.). Les carnations retrouvent un modelé délicat, la douceur des pastels de Degas. Sensible à l’érotisme des tableaux de Bacon, David Hockney confiera à propos de l’exposition présentée au printemps de 1960 à la galerie Marlborough de Londres : « Une des choses qui me plaisait le plus dans la peinture de Bacon des années 1960, était que vous pouviez sentir les couilles » (Peter Webb, David Hockney. Biographie, Paris, Éd. de La Différence, 1991, p. 54). Confronté à l’Étude du corps humain, Michel Leiris en souligne l’érotisme ; il y voit un « solide bloc de chair que supporte une table […] [qui] se résume en un torse sans bras ni tête, sexué cyniquement et sommé d’un double monticule en forme de croupe pulpeuse tournée vers le ciel » (M. Leiris, Francis Bacon, Face et profil, Paris, Albin Michel, 1983, p. 14).
Initialement, cette peinture constituait le panneau central d’un triptyque, commencé en novembre 1981 et achevé le 28 janvier 1982. Une photographie permet de le voir dans son état initial, exposé à Londres au printemps de 1982 (« Important Works by Auerbach, Kitaj, Moore, Nicholson, Pasmor, Sutherland », Londres, Marlborough Gallery, 19 avril-18 mai 1982). Les deux autres panneaux du triptyque montraient chacun une volaille plumée et un journal froissé. Sur celui de droite, la volaille se métamorphosait en une Érinye (une divinité vengeresse) inspirée de L’Orestie d’Eschyle. Ce triptyque démantelé – le panneau de gauche a été détruit –, Francis Bacon souhaita, dans un second temps, que l’Étude du corps humain devienne un des deux volets de Diptyque 1982-1984, en l’associant avec Study of the Human Body from a Drawing by Ingres [Étude du corps humain d’après un dessin d’Ingres], 1982. En 1984, alors que le tableau appartenait déjà au Musée, la galerie Maeght-Lelong les a exposés ensemble côte à côte, lors de l’exposition « Francis Bacon : peintures récentes ».
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007