L'Ange, L'Insecte, La Danseuse
[1935]
L'Ange, L'Insecte, La Danseuse
[1935]
Trois titres semblent nécessaires pour nommer l'agilité, l'envol et la grâce de cette figure hybride.
Domaine | Sculpture |
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Technique | Fer forgé et soudé sur socle en pierre |
Dimensions | 163 x 41 x 35 cm |
Acquisition | Achat, 1952 |
N° d'inventaire | AM 929 S |
Informations détaillées
Artiste |
Julio González
(1876, Espagne - 1942, France) |
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Titre principal | L'Ange, L'Insecte, La Danseuse |
Date de création | [1935] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Fer forgé et soudé sur socle en pierre |
Dimensions | 163 x 41 x 35 cm |
Acquisition | Achat, 1952 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 929 S |
Analyse
Le Musée a la chance de posséder onze études préparatoires pour L’Ange, L’Insecte, La Danseuse (cat. rais. 2, n o 202) sur les dix-neuf qui sont répertoriées (cat. rais. 1, IX, p. 12-18) et qui montrent l’évolution du projet et les processus de travail de González. Avant de prendre sa forme définitive de mantidé, la figure apparaît d’abord dessinée en mouvement, exécutant une danse, et envisagée comme une sorte de mécanique pendulaire constituée de deux boules identiques (pour la tête et le corps), soudées à une tige centrale dont les angles brisés désarticulent son axe et déstabilisent son équilibre. Par un processus d’élision des détails et de concentration des volumes dans la tête ailée, empennée sur une tringle fourchue, la figure, synthétisée, retrouve sa frontalité et gagne en force et en monumentalité. Sa triple identité (appelée « l’insecte » par González, elle fut rebaptisée « l’ange » par Picasso, tout en gardant son autre titre de « danseuse ») souligne sa complexité iconographique, du fait des liens noués par González avec le mouvement surréaliste. Tout laisse à penser qu’il n’ignorait pas l’essai de biologie comparée publié par Roger Caillois dans Minotaure en 1934 (n o 5, p. 23-26), « La mante religieuse. De la biologie à la psychanalyse », dans lequel l’essayiste étudie, à la lumière de la mythographie et de la psychanalyse, le comportement sexuel de l’insecte cannibale pour comprendre le phénomène d’angoisse de castration chez l’homme. Cet ange noir, aux ailes métalliques semblables à des faux, qui dresse ses élytres dans l’espace, est bien l’image même de la mort.
Brigitte Leal
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007