Le Repas hongrois
mars 1963

Le Repas hongrois
mars 1963
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Assemblage |
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Technique | Métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint |
Dimensions | 103 x 205 x 33 cm |
Acquisition | Achat, 1992 |
N° d'inventaire | AM 1992-112 |
Informations détaillées
Artiste |
Daniel Spoerri
(1930, Royaume de Roumanie) |
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Titre principal | Le Repas hongrois |
Titre attribué | Le restaurant de la galerie J. Paris |
Titre de la série | Tableaux-pièges |
Date de création | mars 1963 |
Lieu de réalisation | Galerie J. 8, rue Montfaucon, Paris VI. A l'occasion de l'exposition de Daniel Spoerri "723 ustensiles de cuisine" où s'est déroulé un Service Restaurant du 02 au 13 mars 1963. A l'issue de l'exposition, chaque table ayant servi aux repas est devenue un tableau-piège. Les restes du repas ont été fixé sur les tables, puis fixés au mur de la Galerie. |
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Assemblage |
Description | Vaisselle, bouteilles, restes de repas, nappe, objets divers fixés sur deux plateaux de tables collés |
Technique | Métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint |
Dimensions | 103 x 205 x 33 cm |
Acquisition | Achat, 1992 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1992-112 |
Analyse
L’exposition « 723 ustensiles de cuisine », organisée Galerie J. à Paris du 2 au 13 mars 1963, offre pour la première fois à Daniel Spoerri l’occasion de lier ses « tableaux-pièges » au fonctionnement d’un véritable restaurant, qu’il anime durant une semaine. Organisant des repas à thèmes (menus serbe, hongrois, suisse…) servis par des critiques d’art (Jouffroy, Ragon, Restany, etc.), Spoerri va transformer les tables abandonnées par les convives en « tableaux-pièges », fixant lui-même les reliefs de ces repas sur les tables pour les exposer – une fois redressées – aux murs du restaurant. Cette première opération de métamorphose d’un acte de « restauration » en œuvre d’art sera suivie par beaucoup d’autres (à New York en 1964, à Zurich en 1965, à Düsseldorf à partir de 1968, à Milan en 1975…). Spoerri fixe ainsi l’écoulement du temps et donne un statut d’éternité à la banalité d’une situation éphémère. Cette « mise en observation » des activités nutritionnelles s’illustrera à de nombreuses reprises : « Eat Art Gallery » à Düsseldorf (à partir de 1970), où artistes amis seront invités à réaliser des œuvres comestibles) ; organisation de repas commémoratifs (« La Dernière Cène, Banquet funèbre du Nouveau Réalisme » à Milan en 1970) ou encore rédaction par l’artiste de livres de cuisine. Par-delà le caractère festif de ces activités, qui rapproche Spoerri du mouvement Fluxus, le questionnement de ces pratiques humaines permet à l’artiste de dépasser l’esthétique de l’objet usagé pour atteindre une réflexion anthropologique. Devenues readymades, ces « natures mortes réelles» interrogent la fragilité de la frontière qui sépare l’art de la vie.
Jean-Paul Ameline
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007