Des architectures de terre

Dans l’esprit de la majorité de nos contemporains, la construction en terre crue est méprisée car liée à des images d’archaïsme et de pauvreté. Le Centre de création industriel, entend démontrer l’inverse avec une exposition polémique et spectaculaire qui s’articule en deux parties : traditions et modernité des architectures en terre à travers le monde.

Une centaine de photographes, d’architectes, d’artistes et d’artisans ont été conviés à cristalliser leurs talents afin de créer un environnement d’un genre nouveau pour cette exposition.

Elle se compose de :

- 17 maquettes géantes d’architectures traditionnelles de terre de plus de 3 mètres de haut ;

- 250 photographies, très souvent inédites ;

- une cinquantaine de dessins aquarellés originaux sur des architectures contemporaines en terre dans les nations industrialisées et celles du Tiers Monde ;

- une dizaine de créations artistiques commandées à des peintres de cinq pays (céramistes, sculpteurs, cartonniers, tapissiers) ;

- un « Atelier-Terre où des artistes plasticiens invitent les enfants à créer des environnements de terre à partir d’architectures existantes ou imaginaires.

La première partie de l’exposition met en scène une sorte d’inventaire international (30 pays sur les cinq continents) des multiples facettes de ce patrimoine culturel méconnu.

La deuxième partie de l’exposition alimente un débat sur l’actualité et l’avenir, en présentant de nombreuses et récentes réalisations architecturales en terre, dans les pays industrialisés et ceux du tiers monde. En effet, la crise de l’énergie et la prise de conscience écologique entraînent depuis peu la réactualisation et la modernisation de ces procédés de construction tombés en désuétude durant les périodes d’euphorie économique du XXème siècle.

N’est-il pas surprenant de constater que certaines réalisations architecturales récentes (parmi les plus avancées des Etats-Unis) soient de nouveau édifiées avec le plus simple et le plus ancien matériau de construction du monde : la Terre, soit celui-même avec lequel les premières villes de l’humanité (Jericho ou Babylone) ont été bâties, il y a plus de six mille ans ?

Voici donc un étrange paradoxe de notre histoire culturelle où les archéologues de l’Antiquité et les architectes d’aujourd’hui rassemblent leurs lumières pour éclairer l’avenir de notre environnement quotidien.

Un film de 26 minutes sur la diversité des traditions, la dynamique de l’actualité et les enjeux de l’avenir des architectures de terre est projeté en continu dans l’exposition.

Exposition réalisée par le Centre de Création Industrielle du Centre Georges Pompidou et co-produite en collaboration avec le Deutsches Architekturmuseum de la ville de Francfort et la Fondation des Pays de France.

Afin de multiplier l’impact de l’exposition principale présentée au Centre Pompidou, le Cci édite à plusieurs centaines d’exemplaires une version réduite de l’exposition en une série de 90 planches couleur. Cette « mini-exposition », avec le relais de la Fondation des pays de France, est présentée simultanément à l’exposition principale dans plus d’une cinquantaine de villes de France par les Caisses Régionales du Crédit Agricole. Il s’agit ainsi d’une expérience de « décentralisation simultanée ».

D’après le communiqué de presse