Le Manteau
[1962]
Le Manteau
[1962]
Domaine | Sculpture |
---|---|
Technique | Tissus, passementeries, cordes, cuir, métal, enveloppe en toile de bâche et cuir |
Dimensions | 250 x 230 x 75 cm les dimensions sont celles de l'accrochage de Manifeste 2, manteau:165 x 200 x 30 cm housse: 190 x 230 x 2,5 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1973 |
N° d'inventaire | AM 1976-965 |
Informations détaillées
Artiste |
Etienne-Martin
(1913, France - 1995, France) |
---|---|
Titre principal | Le Manteau |
Autre titre | Demeure n° 5 |
Sous-titre | Demeure n° 5 |
Date de création | [1962] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Tissus, passementeries, cordes, cuir, métal, enveloppe en toile de bâche et cuir |
Dimensions | 250 x 230 x 75 cm les dimensions sont celles de l'accrochage de Manifeste 2, manteau:165 x 200 x 30 cm housse: 190 x 230 x 2,5 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1973 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1976-965 |
Analyse
Saluée dès juillet 1962 par Pierre Restany (« Étienne-Martin », n° 60, Cimaise , juillet-août 1962, p. 93) comme une des œuvres marquantes de sa création, cette cinquième « Demeure » résume, avec L’Abécédaire (1967), ce qui précède et en porte la mémoire. Dans chaque forme se trouve, explique Étienne-Martin, « un événement que j’avais vécu dans ma peau » (cité par M. Ragon, 1970, op. cit. , p. 20). Recherche du temps passé, puisque s’y inscrivent en une circulation complexe les différents moments de sa vie et qu’y figurent Nuit ouvrante [1945-1955, AM 1302 S], les trois « Passementeries » de 1949 (AM 1982-9, 10 et 11) et les premières « Demeures » ( Demeure 3 de 1960 et Demeure 4 de 1961). Retrouvaille du lieu perdu, puisque s’y déroule à nouveau l’itinéraire très précis et labyrinthique de la maison d’enfance de Loriol, cette maison double, avec ses deux escaliers, le clair et le sombre, ses différentes chambres, ses terrasses, ses greniers et sa cave, ses lucarnes et ses échelles.
Le Manteau (cat. rais. n° 99), souvent comparé à un vêtement de chef de tribu au pouvoir fétichiste est, davantage qu’une parure qui confère dignité, une sorte d’armure qui protège : à la fois « la maison, la mère, la couverture enveloppante » (Irmeline Lebeer, « Le Grand Jeu d’Étienne-Martin », Chroniques de l’art vivant , n° 48, avril 1974, p. 6-9), il est, pour Étienne-Martin, « la demeure totale » (ibid.), faite à l’image de son créateur : « Une maison, on l’enfile comme un manteau et on est l’axe » (cité par M. Ragon, « Étienne-Martin, sculpteur abstrait, sculpteur figuratif », Jardin des arts , n° 168, novembre 1968, p. 16-25). Cette peau que l’on revêt, c’est sa propre peau retournée, toutes tripes dehors, encore protégée par l’enveloppe, le manteau du Manteau . Étienne-Martin procède en retranchant dans le travail du bois, en façonnant dans celui du plâtre. Ici, comme dans les « Passementeries », il accumule différents matériaux trouvés, qui, rassemblés dans son atelier, constituent un véritable fouillis onirique qu’il était le seul à maîtriser.
À partir d’une structure identique, dans une œuvre plus tardive de 1982-1983, le Mur-Verseau (Demeure 19), Étienne-Martin parvient, par l’emploi d’éléments industriels (grillage, sacs poubelle en plastique et papier aluminium), rehaussés de couleurs primaires, à créer une œuvre quelque peu acide, voire grinçante, dont l’humour n’est pas exclu.
Nadine Pouillon
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007