Le Temps bouge
1961
Le Temps bouge
1961
Avec Asger Jorn et Constant, Gil Wolman compte parmi les artistes les plus importants liés à la nébuleuse situationniste. Avec Guy Debord, instigateur de ce mouvement d’avant-garde politique des années 1950, il pratique des errances appelées « dérives » au hasard dans Paris. Cette œuvre fait partie d’un ensemble de peintures-écritures regroupées sous le titre L’École du signe. Le texte fait référence à une « dérive psychogéographique » : il décrit la façon dont les lieux agissent sur le désir et le comportement. Pour les situationnistes, le but de ces dérives est de reconquérir, à des fins de création et de vie, un espace que le pouvoir tend à confisquer.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 120 x 60 cm |
Acquisition | Achat, 2002 |
N° d'inventaire | AM 2002-237 |
Informations détaillées
Artiste |
Gil J Wolman
(1929, France - 1995, France) |
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Titre principal | Le Temps bouge |
Ancien titre | Sans titre (Dérive) |
Date de création | 1961 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 120 x 60 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 2002 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 2002-237 |
Analyse
Gil Joseph Wolman rejoint le groupe lettriste dès 1950. Ce mouvement pluridisciplinaire, formé autour du poète roumain Isidore Isou, développe un travail sur la lettre en se situant délibérément en marge du débat contemporain qui oppose figuration et abstraction. Wolman, quant à lui, dépasse cet intérêt pour la lettre en tant que signe graphique et se préoccupe du souffle qui est à son origine pour élaborer la notion de « Mégapneumie » – du grec pneuma , « air, souffle, esprit » –, sorte de « musique organique ou poésie physique » donnée notamment lors de récitals lettristes. En 1952, Gil J. Wolman participe avec Guy Debord à la fondation de l’Internationale lettriste, qui expérimente, entre autres, la notion de dérive. Ces promenades d’environ une journée où l’on se laisse aller aux sollicitations du terrain et des rencontres ont pour but d’explorer les effets produits sur l’état d’âme par les différentes ambiances de la ville, afin de définir un nouvel urbanisme. Le temps bouge fait partie d’une série de toiles « graphiques » présentées à la Galerie Weiller en 1961 lors de l’exposition « Les peintres lettristes, l’école du signe de 1946, aspects 1961». Avec une écriture cursive acérée évocatrice des graffitis, qui semble gravée dans la pâte picturale de ce fond monochrome aux tons froids, Le temps bouge s’inscrit parfaitement dans ces recherches. Cette peinture à signes se situe entre la période des « métagraphies » de Wolman, faites de collages de coupures de presse et de magazine, et l’« art scotch », un art de l’arrachage lui permettant de décoller des lambeaux d’images.
Fanny Drugeon
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Gil Joseph Wolman : Défense de mourir.- Paris : Allia, 2001 (repr. coul. p. 264) . N° isbn 2-8448585-063-4
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Collection art contemporain : Paris, Musée national d''art moderne, sous la dir. de Sophie Duplaix. - Paris : Centre Pompidou, 2007 (cit. et repr. coul. p. 491) . N° isbn 978-2-84426-324-7
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Gil J Wolman. I am immortal and alive : Museu d''art contemporani de Barcelona, 04 jiun 2010-09 janvier 2011. - Barcelone, MACBA, 2010 (repr. coul. p. 58) . N° isbn 978-84-92505-40-1
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