Compression "Ricard"
[1962]

Compression "Ricard"
[1962]
En 1960, le sculpteur César découvre chez un ferrailleur de banlieue une presse géante d’un type nouveau, capable de produire instantanément des paquets de métal d’une tonne. Les trois compressions d’automobiles exécutées selon ce procédé, présentées à Paris en 1960, font scandale. Subtile combinaison du choix et du hasard, la Compression « Ricard » appartient à la période des compressions dirigées, dont l’aspect formel est déterminé par le mode de chargement de la presse et par la sélection des matériaux en fonction de leurs qualités plastiques. César réalise ici un volume à la forme élémentaire et abstraite d’une radicale simplicité, issue de l’éclatement, de la taille et de la déchirure du métal.
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Compression |
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Technique | Tôle d'acier laquée compressée |
Dimensions | 153 x 73 x 65 cm |
Acquisition | Don de Pierre Restany, 1968 |
N° d'inventaire | AM 1698 S |
Informations détaillées
Artiste |
César (César Baldaccini, dit)
(1921, France - 1998, France) |
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Titre principal | Compression "Ricard" |
Ancien titre | Compression |
Date de création | [1962] |
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Compression |
Description | Compression dirigée d'automobile |
Technique | Tôle d'acier laquée compressée |
Dimensions | 153 x 73 x 65 cm |
Inscriptions | S.B.G. : César |
Acquisition | Don de Pierre Restany, 1968 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1698 S |
Analyse
En 1960, César découvre chez un ferrailleur de banlieue une presse géante d’un nouveau type qui peut réaliser instantanément des paquets de métal d’une tonne. Les trois compressions automobiles exécutées selon ce procédé et présentées au Salon de mai à Paris en 1960 font scandale. Pierre Restany y voit d’emblée un tournant décisif dans l’œuvre du sculpteur et un moment capital dans la chronologie du Nouveau Réalisme. Au début encore brutes, puis « dirigées » dès 1961, les compressions se répartissent en plusieurs séries successives. Non seulement les formes varient (cubes, parallélépipèdes rectangles) et les matériaux se renouvellent, mais la construction, le degré de compression, la mise en évidence des structures internes et les effets de surface obtenus vont également jouer un rôle essentiel. Subtile combinaison du choix et du hasard, la Compression « Ricard » , l’une des réalisations de César les plus abouties, appartient à la période des compressions dirigées dont l’aspect formel est déterminé par le chargement de la presse et par le choix des matériaux et de leurs couleurs. À partir de fragments d’épaves automobiles, César réalise un volume à la forme élémentaire et abstraite d’une radicale simplicité, issue de l’éclatement, de la taille et de la déchirure du métal. Cette masse volumétrique régulière, réduite à l’essentiel, et l’absence de rapports hiérarchiques dans la composition constituent la première formulation d’une sculpture qui a pu être interprétée comme la préfiguration des recherches menées par les sculpteurs minimalistes. Toutefois, la grande diversité des surfaces colorées, saturées de pliures et de crevasses qui attirent l’œil dans des directions contradictoires, s’en distingue. L’artiste explore jusqu’en 1963 les possibilités formelles de cette nouvelle technique, qu’il reprendra en 1968 avec des matériaux les plus divers – emballages métalliques, plaques minéralogiques, plastique et même papier et carton.
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007