Harpe Fang, Betsi (Gabon)
[1880 - 1900]
Harpe Fang, Betsi (Gabon)
[1880 - 1900]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bois, bois blanc teinté, cire, fibres végétales, clous en fer (européens) |
Dimensions | 92 x 17 x 44 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-344 |
Informations détaillées
Artiste | Anonyme (sans précision) |
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Titre principal | Harpe Fang, Betsi (Gabon) |
Date de création | [1880 - 1900] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bois, bois blanc teinté, cire, fibres végétales, clous en fer (européens) |
Dimensions | 92 x 17 x 44 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1984-344 |
Analyse
À l’instar des images de gardiens de reliquaire dans le cadre du culte aux ancêtres chez les Fang, cet instrument de musique (comme les bâtons, chasse-mouches, éventails et autres objets utilitaires figuratifs) s’orne du motif d’un visage au beau front bombé, inscrit dans une forme en cœur, la bouche prognathe se confondant avec le menton. Référence explicite au gardien des ossements des ancêtres, ce personnage masculin à l’expression recueillie, dont le corps constitue la caisse de résonance de la harpe, évoque, par sa construction même, une communication harmonieuse avec les ancêtres du lignage, convoqués pour les rites du byeri. Les paroles issues de son ventre, notes de musique correspondant aux tons du langage parlé, rapportent les mythes de migration du peuple fang dans cette région inhospitalière qu’est la grande forêt équatoriale ; la récitation des généalogies inscrit le présent dans une chaîne de relations avec le passé et les ancêtres dont on sollicite la protection. À travers cet instrument à huit cordes, accompagnant les chants et les danses du byeri, plastique et musique entretiennent un rapport étroit. Le bois dont est issu le manche et la tête sculptée de cette harpe, tout comme les figures complètes de gardiens ou celles, réduites à la tête (betsi), qui surmontaient le coffre en écorce contenant les reliques osseuses des membres éminents du lignage, n’est pas choisi au hasard : havre des fantômes et des esprits, l’arbre, toujours sculpté alors qu’il est vert et plein de sève, transformé par l’herminette du sculpteur, conserve ses propriétés symboliques et sa vitalité. Loin d’être une matière inerte, il participe aussi de cette célébration de la vie sur la mort. Sur les trente œuvres de la donation Magnelli, cinq (trois figures de reliquaire, une statuette et cette harpe) sont attribuées à l’art fang, dont la beauté fascina d’autres artistes comme Derain, Vlaminck, Epstein et Braque. Cette pièce fut révélée à l’exposition « Art primitif dans les ateliers d’artistes », présentée au Musée de l’Homme en 1967 (fig. n° 37) avec un commentaire de Magnelli : « Ce qui m’attire spécifiquement dans l’art nègre, c’est avant tout la puissance plastique et l’invention des formes. La signification de ces masques, de ces fétiches, de ces objets, leur usage, leur magie m’intéressent évidemment, mais après le fait sculptural même ».
Hélène Joubert
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Sculptures Fang : Paris, Musée Dapper, 20 novembre 1991-15 avril 1992 (reprod. p. 42)
La collection africaine d''Alberto Magnelli (Donation Susi Magnelli) : Paris, Musée national d''art moderne, Centre Georges Pompidou, 1er février-20 mars 1995 (cit. p. 18-19 et reprod. p. 19) . N° isbn 2-85850-816-X
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