La tête de cheval
[1914]
La tête de cheval
[1914]
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 24 x 19,8 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-270 |
Informations détaillées
Artiste |
Raymond Duchamp-Villon (Pierre Maurice Raymond Duchamp, dit)
(1876, France - 1918, France) |
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Titre principal | La tête de cheval |
Titre de la série | Etudes pour le cheval |
Date de création | [1914] |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 24 x 19,8 cm |
Inscriptions | Monogrammé en bas à droite : RDV. Non daté |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1984-270 |
Analyse
Duchamp-Villon entreprend en 1911 le portrait de Baudelaire à la demande du critique littéraire Jacques Crépet, qui lui avait passé commande d’un monument dédié au poète. À partir d’une documentation abondante – notamment des photographies de Baudelaire par Étienne Carjat et par Charles Ney, de 1862 et 1864 –, Duchamp-Villon réalise quelques études en bronze et en plâtre, des croquis pour le monument, et, probablement exécuté peu avant le buste définitif, ce dessin au fusain fortement défini : les traits simplifiés du visage, traités en plans angulaires – les lèvres minces, les yeux énigmatiquement baissés, évoquant un masque mortuaire –, ainsi que l’immense voûte crânienne expriment la gravité pénétrante du poète. Cette recherche de formes pures, qui prend sa source dans les travaux cubistes et dans les discussions du groupe de Puteaux, auxquelles il participe avec ses frères Marcel Duchamp et Jacques Villon, aboutira à la schématisation extrême mise en œuvre dans la Tête du professeur Gosset (1917).
Outre la volonté de parvenir à une sculpture épurée qui rende l’essentiel des traits et des volumes, Duchamp-Villon cherche à représenter le mouvement de manière analytique : par un rendu simplifié, mécanique, abstrait ; par la décomposition et la synthèse des formes, qui n’est pas sans évoquer les œuvres futuristes : « Comprimer une idée, c’est ajouter à sa force », déclare-t-il. Ses études autour du cheval – dont cette étude de tête – en sont les plus évidents témoignages. Jacques Villon rapporte que, ayant acquis « une connaissance plus approfondie des rapports du cheval avec la mécanique », il réalise entre 1914 et 1917 « de nombreux projets ayant l’intention de réviser le cheval de 1914 ». Confronté, comme ses contemporains, à la question de la place grandissante de la machine et à celle du devenir de l’homme dans la vie moderne, il s’empare de la figure du cheval en mouvement, pour lui donner une expression radicale, et ne cesse d’imaginer à ce propos, dans ses dessins, de nouveaux déploiements. Dans l’ébauche pour son ultime œuvre sur ce thème, dite Cheval Zigzag (1917-1918), dont les formes jaillissent dans la fureur du métal, seule la Tête de cheval, alliant éléments organiques et mécaniques, demeure identique à ce dessin.
Bénédicte Ajac
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Événements
Bibliographie
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